La lettre du Jésuite à celles et ceux qui ne sont pas ses apôtres !

« Les hommes n’ont qu’un certain degré de lumière, mais n’ont aussi qu’un certain degré d’audace et de mauvaise foi; ils soutiennent par honneur et par persuasion ce qu’ils ont adopté par prévention ou par fanatisme ». Jean d’Alembert appliquait ce constat aux Jésuites et à ceux qui avaient été formés par les jésuites. Il est vrai qu’il prônait la raison et la philosophie de la connaissance en une siècle où l’obscurantisme régnait sur a vie sociale. Il y avait des comtes, des vicomtes et des marquis qui fréquentaient ces écoles où l’on enseignait le savoir vivre et le prêt à penser. C’est une autre époque, qui n’est pas encore révolue. Il semble régner parfois dans le monde politique une bonne dose de mauvaise foi et de fanatisme qui souvent résulte d’une culture basée uniquement sur les apparences et paradoxalement sur des certitudes toutes faites.
Sept membres du groupe politique UMP-MODEM du conseil général de la Gironde ont visiblement adopté la culture de leur mentor. Ils ont voté contre le budget 2012 du Conseil général alors que 6 de leurs collègues préféraient prudemment rester à la maison pour ne pas être en difficulté sur leur canton. « Gironde Avenir », auquel on pourrait appliquer le principe du sketch de Francis Blanche et Pierre Dac sur le fait qu’il a son avenir dans le dos chaque fois qu’il se retourne, a adressé une longue lettre aux maires de Gironde qui est un monument politicien ! Une sorte de défense et illustration du sarkozisme en déroute.
Dans ce qui se veut un pamphlet, visiblement écrit en solitaire par l’un d’entre eux, mais probablement pas cautionné par la majorité de son groupe, il est reproché au Président du Conseil général d’aller à la rencontre des élus de Gironde pour leur présenter les options budgétaires que le groupe restreint du conglomérat UMP-MODEM n’a pas eu le courage de voter. Cette démarche recouvrirait des arrière-pensées politiques, à quelques semaines des élections présidentielles et législatives. En fait, c’est certainement la trouille manifeste que cette démarche de démocratie directe mette en difficulté les 7 élus qui ont refusé pour des raisons futiles de voter le budget, qui a conduit à expédier plus de 500 missives expliquant que, dans le fond, venir dialoguer entre élus sur ce même budget est une démarche indigne.
La missive, qui se veut « incendiaire », est un monument de jésuitisme, car elle oublie un certain nombre de faits indiscutables :

1.- Le groupe Gironde Avenir , qui aurait validé ce courrier, n’a pas adressé un pli offusqué de contestation quand son mentor (pour seulement quelques-uns d’entre eux, parce que les autres préfèrent son opposant résolu François Bayrou), candidat potentiel aux élections présidentielles se déplace en France, aux frais de la République pour effectuer une campagne directe sur ses talents, aux frais des contribuables. Il faut en être certain : ils vont condamner ces déplacements dans des circonscriptions électorales avec avions, policiers, petits fours et discours enflammés condamnant ses opposants et vantant les mérites de réformes désastreuses !

2.- En ce qui concerne les réunions girondines « élus et territoires », elles sont uniquement destinées à présenter aux Maires un dispositif que…le groupe Gironde Avenir soudé et solidaire (à l’exception d’un Bordelais récalcitrant) a en effet voté sans aucune remarque, le « coefficient de solidarité », mis en œuvre par la majorité de gauche du Conseil général. Mais comme, à ce jour, aucun d’entre eux n’a participé aux premièreS organisées avec un certain succès sur le département, l’écrivain de la missive jésuitique, ne la sait pas encore. C’est un peu comme si les députés ou sénateurs UMP, votant une proposition d’équité proposée par la Gauche, dénonçaient la présentation publique du résultat… Le courage ? L’honnêteté intellectuelle ? La clarté ? Des valeurs que l’avenir en gironde restituera une fois encore à celles et ceux qui les portent.

3.- L’auteur de ce qui ressemble à la réalité du quinquennat écoulé va encore plus loin avec des accusations personnelles me visant. Il paraît que cette vaste opération annoncée dès le vote du budget (le compte rendu des débats en fera foi !) ne serait conçu que pour me promouvoir comme suppléant de Martine Faure aux élections législatives. Comment des élus intelligents et objectifs (il en existe beaucoup dans ce groupe) peuvent-ils cautionner pareille hypothèse ? Ignorent-ils que le noble pamphlétaire sera candidat aux législatives pour le compte de l’UMP, et qu’il devra donc assumer son vote négatif lors de la session budgétaire devant les 152 maires de la circonscription qu’il convoite ?
Ignorent-ils, ces collègues, que quand des Ministres UMP sont venus rendre visite à leur vicomte, aux frais du contribuable et en sélectionnant les invités, ils étaient dénués de toute arrière-pensées politiques ?
Savent-ils qu’un jour, le premier collaborateur du Chef de l’État, ami en jésuitisme du rédacteur de Gironde Avenir, a pris un avion de l’ex-GLAM pour soutenir un conseiller général UMP aux législatives partielles d’Arcachon ? En ce qui concerne les réunions « Elus et territoires » aucune réunion n’est organisée sur la circonscription du Jésuite en chef, de telle manière qu’aucun tort ne lui soit causé par un discours mettant en cause ses positions archaïques ! Une preuve tangible que ses accusations en sorcellerie politique sont sans fondement !

4.- Que penser de la présence de leur mentor, non-candidat aux présidentielles, sur – chaines de télévision un dimanche soir? Est-ce un acte légitime de la campagne électorale et est-ce conforme aux valeurs de la République? Ca mériterait bien une noble missive aux Maires de Gironde.

En fait, totalement aux abois après des erreurs partisanes ou des visions strictement idéologiques, la fraction politique du groupe Gironde Avenir cherche, comme au plan national, des polémiques inutiles pour exister. Pas grand chose à critiquer… Rien à proposer… plus rien à espérer… Finalement, il ne reste que la mauvaise foi pour survivre ! Une attitude pas très noble.

Cette publication a un commentaire

  1. J.J.

    La bête est acculée, elle se montre sous son vrai jour : fourbe, cruelle et prête à tout pour défendre les privilèges acquis, on peut étendre l’observation du particulier et local à l’échelon national.

    D’ailleurs un élu sulfureux de la région ne s’est-il pas illustré récemment dans une intervention publique, monument de mauvaise foi, où la peur de voir s’écrouler la féodalité dont il est un actif représentant a rendu sa prestation agressive et à la limite de la discourtoisie.

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