On meurt en meilleur santé que l'on grandit !

La santé reste la préoccupation essentielle de près de 75 % des Françaises et des Français. Un niveau étonnant quand on le rapproche du niveau du déficit de la sécurité sociale. Encore une fois on se constate des apparences et des conséquences mais à aucun moment on évoque les causes de cette « hécatombe ». La prévention ? Oubliée depuis belle lurette pour les visites médicales professionnelles ! L’éducation ? Enterrée au bénéfice du savoir livresque ! La recherche ? En perdition faute de crédits ! En fait on sait fort bien qu’une bonne part de la solution se trouve dans une vie saine dès le plus jeune âge. Or rien dans ce domaine est fait. On a transformé le chemin vers les écoles en circuit de ramassage pour futurs obèses. Mieux : globalement, les conseils nutritionnels délivrés par les pédiatres et les autorités de santé sont bien suivis au cours de la première année de vie de bébé, puis on observe une sorte de lâcher-prise de la part des parents, qui se mettent à le traiter comme un « grand », tout du moins sur le plan alimentaire.
Chez les moins de 1 an, les recommandations nutritionnelles sont même de mieux en mieux suivies, avec le recul du passage au lait 2ème âge à 6 mois (contre 4 auparavant), le développement de la consommation du lait de croissance (même si celle-ci reste largement minoritaire par rapport au lait de vache), l’abandon des « jus végétaux » (laits de soja, d’amande…) impropres à l’alimentation des bébés… C’est surtout après que les choses se compliquent. Très souvent, les enfants de 24 mois intègrent la table du reste de la famille. Si c’est une bonne chose pour le développement relationnel de l’enfant, il faudrait néanmoins veiller à lui donner un repas spécifique, adapté à son jeune âge. Or les deux-tiers des mères (car ce sont encore les mères qui, dans une écrasante majorité -98 % !- donnent le repas à leurs enfants) servent les mêmes plats qu’au reste de la famille.

Au-delà des aliments eux-mêmes, c’est le comportement des parents qui est pointé du doigt dans l’étude. En effet, 15 % des bébés de 15 jours à 3 mois prennent leur repas devant un écran, un phénomène qui ne fait qu’augmenter avec l’âge pour atteindre 29 % des 0-3 ans ! Outre le fait qu’installer l’enfant devant un écran pendant son repas ne favorise pas les interactions avec les autres membres de la famille, cela l’empêche d’analyser ses perceptions (goût, odeur, toucher…). Terrible constat qui se paiera un jour ou l’autre !

La situation ne s’améliore pas en prenant de l’âge en raison d’une société multipliant les pressions constantes sur les jeunes. Ces derniers sont nettement plus stressés, déprimés et en manque de sommeil que les seniors, selon un sondage qui évalue à seulement un quart la part des Français « vraiment en bonne santé ».

Les plus jeunes seraient les plus « stressés » : 53 % des moins de 25 ans et 52 % des 25 à 34 ans déclarent « subir un stress élevé ». A l’inverse, les plus de 65 ans ne sont que 24 % à se dire stressés. La dépression – évaluée d’après une échelle internationale sur une série de questions – toucherait plus particulièrement les 25-34 ans avec 31 % d’entre eux touchés, 28 % pour les moins de 25 ans, alors que les 65 ans et plus ne seraient que 13 % à en souffrir.

Enfin, pour le sommeil, les plus mauvais dormeurs semblent là aussi se situer parmi les 25 à 34 ans avec une proportion de 41 % à avoir une mauvaise qualité de sommeil contre 17 % seulement pour les plus de 65 ans. Ces résultats expliquent la raison pour laquelle seulement 1 Français sur 4 s’affiche en bonne santé ! Quand on sait que les mobilités actives sont essentielles pour vaincre bien des maux, on attend toujours avec impatience une grande campagne nationale en faveur de la marche, du vélo ou des pratiques sportives non compétitives mais utiles au corps. Tout le monde y songe mais le rythme de vie l’empêche. On repousse à demain ce que l’on espère faire le jour même. Il faut donc attendre d’être… âgé pour se libérer et s’offrir une vie plus conforme avec les nécessités de la longévité. C’est souvent trop tard ! Dans le fond l’idéal reste de mourir en bonne santé. Un véritable luxe à notre époque !

Cet article a 3 commentaires

  1. Eric Batistin

    « Le trou de la sécu » est creusé sans cesse par ceux qui pourraient le combler d’un coup.
    Qui c’est mais qui c’est donc?
    Et bien les mêmes qui encouragent avec autant de force le complément nutritionnel en guise de nourriture que la complémentaire d’assurance maladie en guise de justice sociale, amusant non ?

  2. J.J.

    « Les plus jeunes seraient les plus « stressés » ? »

    Vous savez pourquoi ils sont stressés les plus jeunes ?
    J’vais vous l’dire, moi !
    C’est parce qu’ils sont obligés de se lever plus tôt un jour de plus par semaine,avec la semaine à 4 jours et demi.
    Ceci est le résultat d’un sondage auprès d’un panel de parents d’élèves de mauvaise foi…….

  3. facon jean françois

    Bonsoir,
    vous citez comme un progrès l’utilisation du lait de croissance, je ne partage pas votre point de vue. L’EFSA, dans un communiqué du 25 octobre 2013, et dans un avis scientifique, rapporte que, « Les laits de croissance n’apporte aucune valeur supplémentaire à un régime alimentaire équilibré ».

    L’utilisation de la formule de croissance (milk-based « growing-up » formula) n’apporte pas une valeur ajoutée à une alimentation équilibrée afin de répondre aux besoins nutritionnels des jeunes enfants dans l’Union européenne, dit l’EFSA.
    Une référence scientifique intitulée, « Existe-t-il aujourd’hui des arguments scientifiques pour conseiller l’usage des laits de croissance ? » dont j’extraie cet élément, « Il n’y a pas de preuves des bénéfices apportés par les laits de croissance sur la santé des enfants. Cependant, ils apportent une quantité de fer qui pourrait être bénéfique aux populations carencées. Leurs prix est un obstacle, d’autant que carence martiale et bas niveau socio-économique sont intimement liés. »
    Danone, Nestlé et autres fournisseurs plus ou moins « bio » poussent les consommateurs vers ce type de produits dont les effets bénéfiques sont plus financiers que la santé des petits.

    Avez-vous fait un simple sondage auprès des enfants de 4 à 7 ans pour savoir de quoi était fait leur repas du soir… Vous seriez sans doute effaré de constater la quantité d’enfants qui se sont contentés d’un simple bol ou biberon de lait !!! La nutrition des jeunes enfants est un sujet qui fâche dans les familles car beaucoup souhaitent éviter un conflit avec leurs rejetons, tout comme le repas familial avec l’étrange lucarne en position éteinte. Donner du lait croissance bien plus cher c’est un moyen de s’acheter bonne conscience, bien plus facile que de convaincre un enfant de manger des bons légumes et de la  » vraie » viande. Un régime alimentaire varié et équilibré, c’est moins cher et meilleur que tous les Mac-gros et autres repas prédigérés, c’est aussi un acte d’amour nos mamans et grand-mamans le savaient bien!

    Je vous laisse, la bonne soupe est chaude.

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