Vraiment Molière nous manque en cette époque durant laquelle les faux-culs se mettent à poil pour attirer les regards des adeptes d’un puritanisme au moins aussi hypocrite que celui de la très dévote Compagnie du Saint-Sacrement au XVII° siècle ! Il faudrait aussi que Coluche revienne sur terre pour calmer les ardeurs débiles de ces exploiteurs de la bêtise humaine. Copé à cet égard a rejoint le ridicule d’Orgon et l’hypocrisie de Tartuffe en sortant comme une arme exceptionnelle un ouvrage qui tombait au poil pour affoler l’opinion dominante. Il y a longtemps que justement les plus horribles des inquisiteurs ont au nom de la morale dénoncé le contenu des livres. Il aurait même dû proposer un autodafé de ces publications obscènes en place publique avec les manifestants contre le mariage pour tous et les défenseurs de la famille en péril dansant autour dans une folle ronde ! Rappelons que le dominicain Jérôme Savonarole a organisé un autodafé appelé « bûcher des vanités», le… 7 février 1497 à Florence, où les habitants durent apporter bijoux, cosmétiques, miroirs, livres immoraux, robes trop décolletées ou richement décorées, images licencieuses, etc. De nombreuses œuvres d’art produites à Florence au cours de cette décennie, dont notamment une partie de celles de Sandro Botticelli ont disparu à cette occasion. Il est vrai qu’elles montraient des femmes nues qui désormais sont visibles par toutes les classes élitistes dans les musées de la République. Copé va suivre l’exemple et demander que les publicités incessantes avec des scènes de nudité suggérée à la télévision et regardées par des millions de gosses soient maintenues au nom de l’efficacité économique alors que les tableaux et les livres seront détruits !

« Cachez ce livre que je ne saurais voir ! » a donc clamé devant les caméras complaisantes le porte-flingue de la Droite réactionnaire. Uniquement pour exacerber ce sentiment d’insécurité sociale portée par l’école laïque il a bavé avec son talent habituel. Que des sous-entendus sournois, des approximations voulues, des propos imbéciles, des amalgames populistes transformés en autant de vérités ressassé par une télévision irréprochable en matière de morale ! Un livre sur la nudité affole donc le microcosme médiatique qui raffole de ces saillies préparées pour faire grimper l’Audimat. Il est vrai qu’avec la longueur des frites dans les cantines, la granulométrie du revêtement de la cour, la couleur des couloirs et la fiabilité des targettes dans les cabinets devenus WC la présentation d’un bouquin sorti dans l’indifférence il y a 3 ans conditionne la remontée des résultats scolaires dans le classement Pisa ! « Tous à poil ! » a réussi à mobiliser l’opinion publique sur les programmes scolaires ce qu’aucun ministre de l’éducation encore obtenu. Copé ferait d’ailleurs un excellent Ministre puisque si l’on en croit certains syndicalistes il faut que celui qui occupe ce poste n’ait pas été enseignant ou même que celles et ceux qui le soutiennent soient des enseignant(e)s retraité(e)s. Avec lui au moins la vraie morale serait inscrite dans les programmes et on aurait un vrai bréviaire de l’enseignant faisant tant défaut dans notre système éducatif n’ayant vraiment pas d’autres préoccupations.

Il existe des communes ayant donné le nom de pierre Perret à leur « communale ». Il paraît que Copé songerait à demander que l’on revienne sur cette dénomination puisqu’il est l’auteur de cette terrible chanson sur le « zizi ». On pourrait ensuite en faire une version spéciale pour le secrétaire national de l’Union Mégalomane des Puritains en remplaçant « zizi » par un terme de trois lettres commençant par un « c » et finissant par un « n » ! Les enfants aimeraient certainement cette parodie puisque tout le monde sait que pour favoriser la notoriété d’une œuvre, quelle qu’elle soit il suffit d’en faire un motif de scandale !  L’histoire « de l’art » est ponctuée de scandales retentissants, depuis les nudités du Jugement dernier de Michel-Ange jusqu’aux performances de l’art contemporain, en passant par l’exposition de l’Olympia de Manet, ou la première représentation du Sacre du Printemps de Stravinsky. Dans l’éducation chaque nouveauté est sujette à polémique pour les adversaires de l’enseignement public alors que tout endoctrinement religieux dans le « privé » est loué comme étant un acte de « libération » des enfants.

Tous à poil ! Un acte salutaire afin que les acteurs masqués de l’hypocrisie politicienne disparaissent de cette République incapable de porter des valeurs humanistes face à la pensée réactionnaire. Voici d’ailleurs une affirmation de « Orgon Tartuffe Copé » qui tombe pile poil avant les élections municipales. Un « genre » de hasard n’est pas fortuit mais bel et bien voulu et s’appuie sur une longue détestation de l’école républicaine ou plutôt de ce qu’il en reste tant ses défenseurs deviennent rares et discrets !

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