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Promesse tenue : j'ai fait ma première apparition à l'université d'été

10615349_561555353956506_3041160958346772348_nMon arrivée à l’université d’été, a été moins discrète que je l’escomptais. Il est vrai que depuis maintenant des semaines, tous les participants potentiels à ce rendez-vous annuel souhaitaient savoir si je venais. Certes je m’y étais engagé le jour où, pour me faire un immense plaisir, lors d’une réunion institutionnelle, ils m’avaient offert une « panoplie » parfaite et réellement personnalisée me permettant de venir les rejoindre : carte d’adhérent, sac et tenue, bréviaire idéologique afin que je sois parfaitement dans l’esprit. Et nonobstant la promesse que je leur avais donnée de répondre à leur attente, je sentais bien qu’il y avait encore beaucoup de doutes. Comment un politique, socialiste de surcroit, pourrait-il tenir parole ? Pas possible! Ils me faisaient tous confiance depuis longtemps mais compte tenu de l’ambiance actuelle ils régnaient une certaine méfiance… d’autant qu’un emploi du temps toujours tyrannique ne m’avait pas permis depuis quelques semaines, de me rendre aux journées de préparation programmée le mardi, le jeudi et le samedi. Les plus sceptiques étaient celles et ceux qui ont un penchant naturel pour les phrases toutes faites sur les élus… socialistes incapables de tenir parole. « Tous pareils clamait un chiraquien historique. Vous dites que vous viendrez et on ne vous verra pas ! ». « Tu auras bien quelque chose au dernier moment qui t’empêchera de te présenter ! » me lançait un camarade de longue date dépité par l’attitude des « grands » de ce monde en mal de fiabilité dans les prévisions.
La rencontre avec un ancien élève, bûcheron et acteur traditionnel des affrontements de terrain, tireur occasionnel des « litres » m’avait par ailleurs fait chaud au cœur. Il voulait me former, me ramener aux choses fondamentales de la vie : le plaisir de partager un objectif commun, la joie de devenir humble et très critiquable par plus adroit que moi, la satisfaction de former une équipe apparemment différente mais soudée par l’estime et l’amitié, le besoin de me surpasser dans un exercice public peu habituel. En quittant mes fonctions municipales j’avais promis que je « ne me retirerais pas sous ma tente dépité et désabusé » mais que je resterai « un parmi les autres, heureux de vivre autrement la vise sociale ». Pari tenu quand avec un peu d’appréhension j’ai fait mon entrée dans l’arène… J’étais là à 14 h pétantes avec mes convictions et mon appréhension. Ravi d’y être. Prêt à tout entendre sur mon action, paré contre les sifflets et les quolibets éventuels surtout que bien des participants ne m’avaient jamais vu à l’œuvre face aux ténors des joutes publiques. Les plaisanteries fusaient. « Tu tires à gauche ou à droite… » « Et tu es sûr de ton équipier ? » « Tu sais que parfois il franchit les limites permises en matière de rouge ? » « ils n’ont pas beaucoup servi tes outils ? » « Tu t’es entraîné ? » Le président responsable de ce rassemblement extrêmement populaire étant officiellement « professeur d’université » j’avais au moins dans la place un soutien moral important. Il était sincèrement heureux comme tous les « professeurs » organisateurs de constater qu’avec « Toye » (c’est le surnom de mon poisson pilote formateur) nous avions au moins bon espoir de ne pas être ridicules. Nos adversaires en revanche avaient un sourire amusé ou goguenard en constatant que nous n’avions besoin d’aucun entraînement spécifique, d’aucun coaching pour faire taire la fronde qui nous était promise par les acteurs et les actrices de terrain. Nous avions la certitude que notre respect mutuel, notre solidarité, notre camaraderie suffiraient à nous faire respecter.
La première prestation se révéla intéressante car elle nous permit d’ajuster la complémentarité de nos rôles. « Toye » qui m’avait causé pas mal de souci au cours de sa lutte des classes primaires présiderait et moi je me contenterais de mettre en œuvre ses consignes avec bien évidemment quelques erreurs de novices. Les résultats imparfaits de mes actions ont nécessité encore plus de concentration et de volonté. « Tu es comme Valls plaisantait un voisin de terrain. Tu vises à gauche et tu finis à droite ! » me lança avec jubilation un observateur de mes pseudos prouesses. Il est vrai que parfois, et je le reconnais humblement, mes décisions avaient des trajectoires surprenante allant de la réussite parfaite collant à l’objectif à le ratage complet provoquant l’ire de mon mentor pourtant de bonne composition et très respectueux de mon statut et de mon ancienneté.
Grâce à ses bons conseils et ma volonté de ne pas le décevoir nous avons passé le premier tour avant de chuter sur un coup du sort au second d’un point alors que le sondage initial nous donnait de bonnes chances de l’emporter. ce sont les aléas des compétitions. Pas de découragement même si nous avons été relégués dans les lieux annexes de l’université d’été (et croyez moi le soleil tapait dur!) réservés aux minoritaires. Une seconde carrière débutait : celle de la « consolante » réservée aux seconds couteaux.
Elle fut plus convaincante et performante que l’autre. Victoire après victoire notre équipe devint plus solide, plus complémentaire et plus convaincante. Toute l’université n’avait d’yeux que pour notre adaptation au terrain et aux réponses que nous apportions dans les moments difficiles. Repoussant les arguments des adversaires, réformant nos parcours trop institutionnels, mettant en commun nos moyens personnels, imaginatifs quant aux trajectoires, percutant dans le débats serrés, améliorant considérablement notre communication…nous avons peu à peu retrouvé la voie du succès. Bref nous avons fini par étonner par nos résultats. Notre cote a vite remonté dans les sondages et nous sommes devenus les surprises de la rentrée.
Au milieu d’un véritable diversité sociale, parmi des femmes et des hommes rassemblées par leur passion et heureux de la nôtre, le retraité et le bûcheron ont tenu leurs promesses puisque au bout d’une très longue journée d’efforts, grâce à notre confiance réciproque et bien que je sois contraint de faire entrer en jeu un suppléant pour faire face à mes obligations d’élus nous avons gagné l’estime de tout le monde et nous avons renversé le scepticisme d’origine.
Et oui une fois encore j’ai tenu ma promesse : j’ai participé, j’ai écouté, j’ai beaucoup appris, je me suis adapté et j’ai surtout été immensément heureux d’être parmi les autres en toute humilité, en toute confiance, en toute sérénité à l’université d’été de la pétanque créonnaise…Aucun micro. Aucune caméra. Pas un journaliste. En revanche il manquait cette année bien des donneurs de leçons des années antérieures. Un hasard ?

Cet article a 6 commentaires

  1. Vanmeulebroucke Guy

    Bonjour(?) JMD,

    Il ne fait aucun doute que l’ambiance devait être plus agréable à Créon qu’à la Rochelle!

  2. Denis Chandon

    Un vrai bonheur pour moi de voir un type qui joue aussi mal gagner une Coupe…..! Ton prof c est FH? Mouaaaaaa

  3. Denis Chandon

    Naaaaan je rigole…. C etait bien de te voir decontracté!

  4. mlg

    j’apprecie!

  5. Torquemada

    à Créon on profite de l’université d’été pour lancer des boules , et à La Rochelle tout disposait au lancer de tomates mais avec cet été pourri et ce mildiou , les tomates sont rares et précieuses…On verra
    L’an prochain . Le PS bénéficie d’un an pour se ressaisir , tenir les promesses et faire ce pour quoi il a été mis au pouvoir : une politique de Gauche .

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