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HISTOIRE D’ÉTÉ : la Marseillaise vaut bien les jeux Olympiques

En été, tous les quatre ans, les peuples sont en forme olympique… Ils ne vivent plus de pain car il leur faut la ligne mais ils ont les jeux pour nourrir leur boulimie de plus en plus forte de nationalisme. Los Angeles, Barcelone, Atlanta, Athènes, Pékin, Londres et Rio de Janeiro… se sont parfois ruinées pour offrir au monde des affrontements réputés pacifiques mais qui seront inévitablement exploités politiquement. Les canapés des sociétés aisées vont chauffer durant cette quinzaine alors qu’ailleurs on s’installera sur une planche ou une brique froides pour assister aux exploits de ces supposés dieux des stades. Selon la devise des Jeux olympiques modernes, composée des trois mots latins « Citius, Altius, Fortius » (qui les connaît?) signifiant « plus vite, plus haut, plus fort » les spectateurs à distance ou sur place vont espérer que chaque jour de compétition lui apporte sa dose d’émotions fortes par procuration. Ils se draperont dans le tricolore et entonneront la Marseillaise !
La vie sociale estivale va se mettre dès la cérémonie d’ouverture au rythme des horaires décalés ce qui va singulièrement perturber les apéros collectifs ou les repas de famille. En fait les peuples se passionnent pour eds disciplines réputées olympiques pour lesquelles ils n’ont aucun repère mais qu’ils suivent tous els quatre ans. Le pentathlon moderne, le lutte gréco-romaine, le dressage en équitation ou le taekwondo ont certainement leur public de fans mais on ne peut pas affirmer que la grande majorité en possède toutes les subtilités. Sur la plage, dans les habitations légères de loisirs, sous la tente, dans les salons, aux terrasses on commentera pourtant les performances des Françaises ou des Français surtout si elles se parent d’or, d’argent ou de bronze.
Il existe bien des personnes qui prétendent se désintéresser totalement de ces Jeux sans savoir que dans le fond ce sont les jeux qui s’intéressent à eux. Ils ne peuvent pas davantage échapper au tsunami médiatique qui se prépare qu’une coque de noix en avait eu en d’autres circonstances plus tragiques. Il y aura des compétitions jour et nuit avec un léger répit entre 6 h et midi ce qui ne laissera pas grand répit puisqu’au réveil tomberont les commentaires de la nuit précédente.
Lors des J.O de la Grèce antique les organisateurs prônaient une trêve sacrée. Elle était annoncée par des “porteurs de trèves” en même temps que la date des jeux. Il revenait aux autorités de chaque cité ou territoire de l’accepter ou non… L’été antique et le nôtre démontrent dans ce domaine que l’Humanité n’a pas évolué puisque les Syriens, les Irakiens n’ont aucun espoir de voir les bombes s’arrêter durant l’Olympiade. Les colombes qui monteront dans le ciel brésilien ne traverseront certainement pas les océans pour voler au secours de tous les opprimés, de tous les faibles, de tous les affamés. Elles ne poseront même pas dans les favelas car elles risquent bel et bien d’être abattues pour nourrir une famille dans la détresse.
Ces jeux gigantesques, pharaoniques, démesurés devraient poser un véritable problème de conscience aux amoureux du sport tant ils mettent en évidence le profond décalage entre les peuples. Quand les uns rêvent de sérénité, de sécurité, de prospérité alors que les autres font justement tout ce qui est en leur pouvoir pour leur retirer. Encore une fois tout repose sur l’inégalité par le fric et les moyens déployés pour faire flotter son drapeau à un mât. On n’aura beau rappeler que « l’important c’est de participer » nul ne peut le croire vraiment puisque il y aura chaque jour de ce début août un bilan comptable des médailles.
Les Jeux c’est un peu comme à la pétanque où tout le monde vient pour s’amuser avec en douce un espoir de récupérer les coupes et les jambons promis aux vainqueurs et au moins arriver en finale ! Le vrai problème c’est que tout le monde a le même rêve et que le moindre caillou peut modifier le sort des compétitions. Alors pour conjurer le mauvais sort la tentation est forte d’utiliser des artifices. Certes à la pétanque la détection des cas de dopage est aisée : l’haleine, la décontraction et surtout le chemin hasardeux du compétiteur trahissent son absorption de produits interdits de couler jaune. A Rio on dépensera des millions d’euros pour scruter des urines quand leurs propriétaires auront peu-être investi des fortunes pour empêcher que l’on y trouve les clés de l’exploit. Qui croire ? léçon de vivre ensemble !
Je le proclame donc vite, haut et fort je suis un ardent défenseur de la « Marseillaise »… celle qui permet à des milliers de gens simples et heureux dont la silhouette ne culpabilise personne, de toutes tailles, de toutes cultures, de se ranger sous le drapeau de la plus grande compétition mondiale de pétanque ! La simplicité, la diversité, l’ouverture, l’échange, la beauté du geste : une Et dire que ce n’est pas encore un sport olympique… une injustice de plus !
Jean-Marie Darmian

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