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Le volontariat et le financement du SDIS atteignent leurs limites

Voci le discours que j’ai prononcé au Congrès de l’Union régionale des sapeurs-pompiers d’Aquitaine et du Limousin au nom de Jean-Luc Gleyze Président du conseil départemental et du cosneil d’administration du SDIS 33. il traite essentiellement du volontariat et du financement des secours :

« (…) Permettez-moi, mes chers collègues, mesdames, messieurs d’évoquer d’évoquer la situation créée par l’augmentation croissante du recours aux services de secours girondins puisqu’il est révélateur d’un nouveau comportement social souvent en contradiction avec cette solidarité humaine que vous avez illustrée par des actions concrètes ici et ailleurs. En effet pour ma part je m’inquiète fortement de la montée en puissance d’une société de consommation individualiste et revendicatrice où tout serait dû sans aucune contribution financière via un impôt équitable et bien réparti. Elle accentue les difficultés que rencontrent les SDIS partout en France et tue cette indispensable solidarité sans laquelle notre société est condamnée à mourir de froid ! La tendance est en effet à la consommation exigeante de secours mais en déconnexion complète avec les moyens humains et matériels que nécessite la réponse !
Vous le constatez chaque jour ! Nous le constatons socialement de manière permanente. La très grande majorité des demandeurs de votre solidarité ignore tout des réalités de la réponse à leur demande. Ils ne savent pas ou ne veulent pas savoir sauf quand ils tendent la main vers une aide urgent irremplaçable, que les SDIS sont de grandes chaînes solidaires mobilisant des femmes et des hommes œuvrant constamment ensemble au profit des autres.
D’abord, je voudrais souligner devant vous l’importance de l’engagement citoyen indispensable que représente le volontariat. Il ne s’agit pas d’une formule de circonstances mais d’une conviction forte qui nous anime tous deux. Le volontariat dans un cadre organisé, dans un contexte où le péril est présent, dans des moments où il faut s’oublier pour aller vers la douleur, la détresse, la peur, le danger ne relève pas d’un engagement anodin. Il s’agit d’une volonté personnelle librement consentie de remplir un rôle social discret, efficace, concret en une période où l’on réclame tout sans nécessairement vouloir rendre quoi que ce soit ! 
Je voudrais ensuite souligner devant vous la volonté du Président du conseil d’administration du SDIS 33 et des administrateurs actuels unanimes de tout mettre en œuvre pour développer, dès le plus jeune âge, les valeurs portées par les sapeurs-pompiers car elles représentent une véritable chance pour l’avenir de celles et ceux qui en seront imprégnés. Il nous faut insuffler localement, par tous les moyens, une envie de servir l’autre dans une société de plus en plus égoïste, avide de services réputés comme devant être gratuits, rapides, performants et entièrement consacrés à chaque personne prise individuellement. Le développement du volontariat passe certes par des mesures financières ou statutaires mais il repose surtout sur une valorisation collective forte des réelles actions solidaires qu’ils mènent en complémentarité des professionnels chaque jour et chaque nuit.
Les SDIS sont les creusets de ce que devraient être en fait de vrais services publics de proximité reposant à la fois sur un professionnalisme exemplaire de personnels formés, compétents, motivés mais aussi sur l’apport irremplaçable de femmes et d’hommes donnant de leur énergie, de leur temps, de leurs capacités physiques et mentales pour conforter l’efficacité globale de l’action publique.
Cette osmose, cette cohésion, ce sens du travail en équipe constitue enfin selon moi un exemple concret de solidarité qu’il faut encourager, développer, consolider ! Nous sommes d’accord, Monsieur le président national pour expérimenter par exemple en Gironde une articulation entre l’engagement dans le volontariat chez les moins de 25 ans et le futur service national obligatoire ! Pourquoi ne pas admettre qu’un jeune ayant accepté de servir les autres dans un cadre structuré depuis 16 ans puisse bénéficier d’une exemption d’un autre service ?  
Sans l’engagement de plus de 2.200 volontaires sur notre département, le S.D.I.S 33 et notamment les centres de secours ruraux ou périurbains, ne pourraient plus faire face aux exigences des temps actuels devant la montée exponentielle des sollicitations opérationnelles.
Cette année pour la première fois en Gironde la courbe des départs et des entrées s’est légèrement inversée de manière favorable puisque les arrivants sont plus nombreux que les partants en Gironde. Une excellente nouvelle pour la citoyenneté ! Sachez que mes remerciements sont sincères et chaleureux envers toutes celles et tous ceux parmi vous qui agissaient pour développer cet engagement motivé, responsable, courageux, souvent durable consistant à tendre la main à celles et ceux qui, pour de multiples raisons, se retrouvent confrontés aux aléas les plus tragiques de la vie.
Mais, mesdames, messieurs pour moi la solidarité n’est pas qu’entre citoyens. Elle doit exister entre collectivités territoriales de telle manière que la réponse aux besoins opérationnels soit assumée et assurée ! Or elle parait parfois moins facile ! L’augmentation conjointe de la population girondine et donc du recours aux Sapeurs-Pompiers est malheureusement sans rapport avec la croissance du volontariat. Rappelons que le service public de défense des biens et des personnes reste dans notre pays souvent le seul qui reste sur tout le territoire départemental avec un maillage serré des centres de secours, au profit des plus faibles, des plus fragiles, des plus isolés et des plus en difficulté.
La volonté du Président Gleyze est de tout faire pour que cette solidarité territoriale perdure en une période où les médecins se raréfient, les urgences sont submergées et les services de l’Etat s’évaporent. Jamais on ne pourra dématérialiser l’intervention humaine des sapeurs-pompiers et donc il faut conforter la présence humaine. Et ça ne se fera pas sans que tous les élus girondins comprennent la nécessité d’un rééquilibrage du financement.
Les Départements, ont  la responsabilité de gestion du S.D.I.S mais ils ne peuvent plus faire face sans solidarité des autres collectivités aux évolutions des risques, des transferts dans les secours aux personnes et des comportements. La loi obsolète de régulation des contributions a figé de manière irréaliste ici comme ailleurs celles des communes et intercommunalités sur la base de la population de 2002.
Un lourd handicap pour notre SDIS depuis que le gouvernement a décidé de pénaliser les départements si ses dépenses connaissaient une hausse de + 1,2 %. Cette décision qu’imposera le Préfet revient à dire que si nous faisions un effort au-delà de ce taux en faveur du fonctionnement du SDIS, qui en a pourtant besoin, l’état nous infligerait, en l’état actuel du texte, une amende sur cette hausse de contribution ! Cette carabistouille technocratique émanant de Bercy nie la réalité du terrain et est totalement surréaliste !
Désormais, face aux réalités de cette croissance des besoins humains et surtout matériels il n’est donc plus possible de rester sur des modalités de fonctionnement faisant du Département le seul support des nécessaires ajustements budgétaires opérationnels.Nous nous devons d’être exemplaires vis-à-vis des Sapeurs-Pompiers professionnels et volontaires en leur donnant les moyens dont ils ont besoin que les moyens soient à la hauteur leur dévouement permanent à notre service.
On ne peut plus, sauf à se discréditer, louer les mérites lors des Sainte Barbe de ces citoyennes et ces citoyens volontaires, de ses sapeurs-pompiers professionnels allant aux limites de leur engagement et d’un autre coté détourner les regards au moment de financer leur action.
Nous devons à nos habitants l’égalité d’accès à la sécurité sanitaire et matérielle, quel que soit le territoire où il vit, quels que soient leurs revenus, quelles que soient les contraintes techniques !
Mesdames, messieurs je ne pouvais et ceux qui me connaissent le savent, me contenter de paroles lénifiantes car j’aurais manqué à mon devoir de vérité.
Merci à toutes celles et tous ceux qui œuvrent à faire vivre une facette solidaire de la fraternité, de l’égalité ici en Gironde et ailleurs.
Merci à celles et ceux qui démontrent que les différences sociales, ethniques, religieuses, politiques peuvent disparaître face à l’urgence, à la souffrance, au désastre, aux détresses physiques et morales
Merci à celles et ceux qui, comme vous toutes et vous tous, à un titre ou un autre, font que l’enseignement de l’exemple est le seul qui entraîne, parce que l’exemple, c’est la vie, au lieu d’être la leçon.

Cet article a 8 commentaires

  1. JJ Lalanne

    Je suis bien d’ accord avec toi pour ce qui est du volontariat et des ressources. Pour Bercy, on se demande en quoi, avec cette puissance et ce mode de fonctionnement, il peut figurer dans une démocratie. Par contre, le SDIS recouvre tellement de personnes et de missions qu’ il est difficile d’ éviter des problèmes. Je doute que tout remonte jusqu’à toi et Gleyze mais certainement que je parle d’ une époque révolue. Des brebis galeuses n’ ont pas à entacher le fonctionnement du SDIS, organisation éminemment respectable. Sans face ombragée, le contribuable ne peut sincèrement avoir de réticences.

    1. Hypatie

      Moi je suis sceptique car autrefois il y avait des pompiers bénévoles avec un casse croûte et une sainte barbe et les gardes étaient assurées en période de risque de deux.maintenant ils sont payés et c’est non imposable donc non declarable. Si on ne veut pas augmenter le budget il faut redescendre au bénévolat et voir qui est motivé. Tous les professionnels qui sont bénévoles ne le sont que pour l’argent ou alors on met les vacations imposables avec prelevement sociaux etc…et l’argent reviendra

  2. bernadette

    Je voudrais souligner l’inadequation entre la prévention des Routes Departementales et le service utile des pompiers lors d’accidents de véhicules.
    J’ignore quel service les communes apportent. Il me semblerait bien de nommer un contremaître par canton pour faire se rapprocher les employés de voirie communaux et départementaux.
    Usagère de la RD 18, je me suis rendu compte que les intersections de voies sont encombrées de branchages gênant la visibilité. Je n’ai jamais connu un tel désarroi des bords de route. Il y a 40 ans, les « cantonniers » entretenaient très bien avec moins de matériel les intersections, les bords de route, nettoyaient les fossés.
    Désolée de dire que les routes départementales sont extrêmement dangereuses.

  3. bernadette

    Dans la continuité de mon message précédent, la portion de route qui relie Galgon à Libourne est bien ce qui n’est pas le cas de l’autre portion vers Cavignac.
    Quant à la RD 10 de Salignac à Perissac, la route est sinueuse et les accotements inexistants provoquant des accidents.

  4. bernadette

    Comment voulez vous apporter une réponse positive avec des objectifs chiffrés qui ne tiennent pas compte des travaux à réaliser.

  5. JJ Lalanne

    Le SDIS dont il est question aujourd’hui n’ a heureusement pas vocation à s’ occuper de la voirie…

    1. bernadette

      Oui exacte, il est peut être question de la diminution du temps de travail et du non remplacement de sapeurs pompiers.

  6. bernadette

    Pour la destruction de frelons asiatiques, ce sont des entreprises privées qui assurent avec des drones. Il y a le part du préfet sur les terrains publics tout ce qui est privatifs est assuré par une entreprise agrémentée par le préfet.

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