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Le pointeur, le cérébral de la pétanque

Il est totalement impossible de devenir un excellent joueur de pétanque si on ne possède pas une vraie envie de rencontrer le autres et de se confronter à la réalité du caractère aléatoire de la course des boules. Seul face à la responsabilité de placer au plus près de ce fichu cochonnet au goût prononcé pour ses positionnement aventureux, le « pointeur » bénéficie d’une réputation discrète d’artisan du succès. S’il donne des tendances volages ou étriquées à cette « planète en réduction » que lui offre le jeu, il renseigne vite sur la tonalité de la mène qui se situe exactement entre le départ du « petit » et celui du dernier possesseur d’une « munition » souvent décisive. Le premier jet est bel et bien toujours le meilleur ou le pire slon la dextérité et la science du terrain de celui.celle qui le déclenche. 

Sa première satisfaction du « pointeur » réside dans la charge d’avoir à tracer le cercle où se tiendront à pieds joints sous le contrôle vétilleux d’adversaires forcément procéduriers ses adversaires. Il impose sa loi. La seconde appartient au fait d’avoir à lancer comme une bouteille à la mer, ce « petit » de couleur porteur d’espoirs d’obtenir la distance idéale pour le combat qui va s’ouvrir. Un savant calcul doit lui permettre de conjuguer ses aspirations à dénicher un terrain difficile pour les autres devant se situer à bonne portée pour que son partenaire, le « tireur » puisse donner des gages d’efficacité. 

En fait encore une fois, ce « laborieux » chargé de placer une mise considérée comme essentielle, ne soulève pas forcément des murmures admiratifs des observateurs (sauf s’ils connaissent la subitilité de sa tache)  et jamais il ne déchaîne les passions. La modestie de son ouvrage le rend justement extrêmement prudent sur son talent millimétré tant la marge entre une réussite et un échec peut se révéler très mince. Quelques millimètres suffisent à transformer un lancer supposé parfait et un raté monumental. Un grain de sable, un caillou oublié, un effet trop prononcé, une route encombrée et patatras tout s’effondre alors que le geste auguste du pointeur semblait idéal. Il porte donc une attention minutieuse au parcours envisagé pour « celle » qu’il caresse tendrement d’un chiffon fétiche ou d’une peau de chamois pâtinée ou qu’il entrechoque rarement dans un tic nerveux quand il est sous pression.

Le calme alympien du pointeur n’est qu’illusoire. Tout est en effet dans la souplesse de ses genoux et de son poignet. La moindre contcation, la moindre tension et le devenir de la route de vie d’une boule bascule vers le drame. Trop longue s’il y a précipitation ou trop courte s’il y a rétention elle peut changer le destin d’une mène. De la main agile du pointeur naîtra en effet une voie royale vers l’union sacrée avec un cochonnet ou une errance destructrice de la volonté initiale de celui.celle qui l’a initiée. Toutes les précautions doivent être prises.

Avant de s’accroupir dans le cercle des « pointeurs » assidus et balancer doctement son bras pour lancer la course de sa favorite il  sonde la résistance du sol, l’aplanit légèrement, se penche pour en deviner les penchants, évacue les brindilels traitresse, tente d’imaginer quels pièges recèle le chemin pour un rapprochement victorieux. Ce simulacre de calcul basé sur de multiples paramètres relève autant de l’auto persuasion de son talent que du jeu de la pression pyschologique mise sur les adversaires. L’objectif demeure de démontrer que le hasard ne joue aucun rôle dans une éventuelle prise  de « biberon » (ou un « bibe » pour les pratiquants) la naissance d’un fabuleux « têtard ». Lui sait ce qu’il veut faire et comment il va le faire… Enfin presque ! 

Cet artiste de la « rigole » , à la gestuelle calculée, manie la « demi-portée » de telle manière que sa boule tombe à mi-distance du rond et du but, pour rouler ensuite vers sa destinée plus ou moins fructueuse. Il peut aussi l’expédier de manière théâtrale, dans le geste auguste du pointeur, vers les cieux de telle manière à ce qu’elle tombe près du but s’immobilisant aussitôt ou presque tel une masse de plomb inerte. Son talent consiste aussi à dénicher « la portée » consistant à dénicher l’endroit exact et idéal où doit atterrir sa boule sur le terrain, avant de filer en douce vers un « bibe » attractif. Si le résultat est au rendez-vous un petit sourire suffira à éclabousser les adversaires et les forcer à entamer un conciliabule sur la conduite à tenir. Jamais démonstratif, toujours positif, le »pointeur »

Son triomphe est toujours silencieux quand il tient le plus près du cochonnet oublié par une boule adverse paresseuse ou trop pressée. Avoir et tenir le point lui offrent le respect surtout si, après avoir perdu cette place de prédilection, il sait la reprendre car cela signifie qu’il met sa doublette dans une situation plus favorable face à ses adversaires puisqu’il lui reste plus de boules que ces derniers à un moment donné de la mène.

Le « pointeur » est un muet, un taiseux qui entre sur le terrain avec la concentration que seuls les philosophes savent faire preuve quand ils se retrouvent face à un problème de fond. Il rumine quand le sort lui a été défavorable mais il jubile intérieurement si le tireur d’élite adverse a fait un « trou ». Si pareille mésaventure arrive à son partenaire il sait le consoler et l’assurer de son soutien en l’incitant à se mettre en réserve ou en lui demandant de tenter à nouveau une frappe à distance. Il prodigue ses conseils dans un couple où son partenaire dégoupille parfois très vite car il serait détenteur de la sagesse que lui confie son rôle d’ouvreur de la route du succès.

Dans la société actuelle nombreux sont ceux qui s’imaginent auréolés de la gloire du « tireur ». Ils savent aussi que tout échec éventuel est vite excusé par la prise de risques que représente un lancer destructeur. Le « pointeur », lui, artisan besogneux de la pétanque n’accomplit que la mission peu spectaculaire que l’on a bien voulu lui confier au moment de la distribution des rôles. Il n’y a pas plus belle école de vie que celle que l’on peut rencontrer sur et autour d’un terrain de pétanque surtout quand la compétition n’existe pas ! Vous pouvez vous pointer aujourd’hui au tournoi très amical du tournoi créonnais consacré à Denis Castra, universitaire spécialisé dans l’insertion sociale qui fut un grand, un très grand président du club et vous verrez bien si je suis pointeur ou tireur !

(1)  rendez-vous à 14 h au terrain chemin de La Peloue à Créon

Cet article a 2 commentaires

  1. Puyo Martine

    Bonsoir,
    ce n’est pas très raisonnable de jouer demain à 14 h, alors que le temps, tout comme aujourd’hui sera très ensoleillé et donc très chaud.
    n’oublies pas le sombrero et les litres d’eau, les lunettes de soleil à ta vue et surtout un éventail……….
    bonne nuit et concentres toi bien.
    au fait le feu d’artifice à Créon, c’est quand ?

    PS J’ai demandé au journal SUD OUEST de faire une édition ENTRE DEUX MERS. c’est à l’étude, mais à quand la réalisation. Je suis à la jonction de 3 éditions et je ne sais pas ce qui se passe à 3 km de chez moi ! rien sur Créon, mais tout sur Bazas !

  2. Bernadette

    Bonjour Martine,
    Oui il va faire aujourd’hui 14 juillet horriblement chaud.
    Concernant la presse locale, let journal Sud ouest est entrain de mourir.
    Il devient urgent que les correspondants locaux soient remplacés par des journalistes pigistes parce que le métier de journaliste s’apprend et doit apporter aux territoires locaux toute sa dimension.
    Bien cordialement
    Une lectrice du journal Sud Ouest

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