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Confinavirus (24) : du temps et des alarmes

On ne cause plus trop de « guerre » pour la lutte contre le Covid-19. Le mot est infiniment moins utilisé qu’il le fut au début de l’épidémie devenue progressivement pandémie avant de virer au troisième affrontement mondial contre un ennemi invisible n’ayant ni drapeau, ni armée, ni frontières. Les héros des premiers combats ont été vite identifiés mais désormais ils ne sont beaucoup plus considérés que comme de grands professionnels accomplissant une mission au péril de leur vie. Ils ont affronté le danger sans forcément avoir les armes nécessaires ou au minimum les défenses indispensables. C’est surtout leur mérite… comme celui des soldats de Verdun qui montaient au front en connaissant les risques!

Le généralissime s’est rendu sur tous les théâtres d’opérations en oubliant ces derniers temps de convier les caméras et les appareils photo au cas où quelques « obus » contestataires seraient tombés sur la tranchée. Le filon de la communication à la Clémenceau commence à être épuisé. Les médias beaucoup plus calmes attendent désormais des informations sur la fin du confinement et ils espérent connaître la date de l’armistice. La médiation de masse qui a remplacé la propagande se déploie tous azimuts avec des scoops et son lot de « tout et son contraire ». Elle s’adapte avec une seule obsession : dissimuler les ratés d’une gouvernance basée sur l’adaptation décalée et sur une vraie coupure gouvernementale entre la préservation de l’économie et celle de la santé.

Ce soir sur les étranges lucarnes le chef ayant parcouru tous les sentiers de la guerre possibles et imaginables va délivrer la vérité au peuple. Inutile d’espérer autre chose que : tenez bon dans la tempête… on veille sur vous! Confiance et patience ! Il promettra du « temps et des alarmes ». Il annoncera que le joli mois de mai se passera en 2020 de la fée clochette et que les ponts habituels ne permettront que d’aller du salon à la cuisine ou de la chambre à coucher à la salle de bains. Comme le masque à gaz avait fait son apparition après l’arrivée des gaz moutarde ceux en tissu attendront que les stocks soient suffisants pour devenir indispensables. Et on repousse les bons de sortie!

Il restera sur le thème de la « guerre » qui elle ne permet aucune relâche. Sauf que là il ne s’agit plus d’appeler à la mobilisation mais au confinement supplémentaire. Il ne s’agit plus de partir au combat mais de l’éviter au maximum. Le système sanitaire désormais paré de tous les mérites que l’on perçoit de son canapé quand on succombe à la tentation de se droguer aux consultants des plateaux télé sera encensé ! Il sera couvert de promesses étalées sur cinq ans car c’est le délai minumum pour qu’un Etat centralisateur décide de construire quelque chose de constructif et qu’il sorte du tunnel de Bercy.

Le duo Lemaire-Darmanin qui a amputé, sectionné, broyé, dépecé le service public a déjà prévenu qu’il ne fallait pas rêver. Il y aura des lendemains qui déchantent d’autant que la France n’a pas d’autres choix que celui de gonfler la dette. C’est indispensable et nul ne saurait critiquer cette option dans le contexte actuel mais la revendication d’une annulation pure et simple de ces milliers de milliards de monnaie ne figurera pas dans les propos présidentiels.

Il faudrait pourtant vite tourner le dos aux dogmes néo-libéraux. Les lois du profit privé, du tout financier, de la mondialisations alvatrice, de la rupture des principes de l’impôt proprtionnel servant à la solidarité humaine, de la décentralisation eds énergies et des intiatives, la prééminence du marché ont démontré leur échec total ! Faute de l’admettre c’est mettre à terme le pays à feu et à sang.

Par contre le pape a ouvert la voie en proposant de prendre en « considération des circonstances, que soient relâchées aussi les sanctions internationales qui empêchent aux pays qui en sont l’objet de fournir un soutien convenable à leurs citoyens, et que tous les États se mettent en condition de faire front aux nécessités majeures du moment, en réduisant, si non carrément en remettant, la dette qui pèse sur les budgets des plus pauvres » Il pensait peut-être aussi à la France puisque nous pourrions approcher situations ayant valu bien des soucis à la Grèce. Si le pape a ainsi béni les armées des contestataires réclamant l’annulation de la dette il ne saurait être question de ne pas le réclamer pour tous les états en difficulté !

Le lundi de Pâques est après les sept jours réputés pour les croyants douloureux et dramatiques de la Passion du Christ le premier jour d’une nouvelle période, qui inaugure un temps nouveau de paix et de joie. C’est un « huitième jour » destiné à durer toute une semaine de sept dimanches et à préfigurer une éternité paisible et radieuse ! Ecoutez donc sereinement la déclaration du chef dune guerre qui n’en a jamais été une ! Une absurdité qui se paiera au prix fort !

Cet article a 10 commentaires

  1. Bernadette

    Oui j’écoutera Emmanuel Macron . Il n’est pas un chef de guerre. Contrairement à Olivier Faire, je trouve assez dommâge que ce soit le Medef qui l’annonce. Il devient urgent de ramener la semaine de travail à 40h. Avec les 35h ou 32h payées 35h, il est impossible de faire des heures supplémentaires.

  2. Bernadette

    Avant 1936, c’était 40h de travail
    /semaine. En 1936 c’est 40h sans diminution de salaire. Aujourd’hui c’est 35 h ou 32 h avec une multitude de contrats proposés et le célèbre aménagement du temps de travail proposé par la goche. C’est à dire pas grand’chose. Il devient urgent de revenir comme en 36 aux 40h par semaine.

    1. Bernadette

      Et nos chers petits, toujours confinés avec internet pour les devoirs. Quel avenir vont ils avoir sans enseignant ?
      Quel triste présent offert ! : sans camarade, sans maître, sans maîtresse. L’espoir pour un retour en classe après les vacances de Pâques était forgé dans ma conscience.

  3. Bernadette

    Avant 1936, c’était 48 h de travail
    /semaine. En 1936 c’est 40h sans diminution de salaire. Aujourd’hui c’est 35 h ou 32 h avec une multitude de contrats proposés et le célèbre aménagement du temps de travail proposé par la goche. C’est à dire pas grand’chose. Il devient urgent de revenir comme en 36 aux 40h par semaine.

  4. Alain.e

    J’ ai visionné ce matin ce reportage que je trouve intéressant sur plusieurs points , pour ceux qui ont du temps , je me permets de mettre le lien . (on entend pas les commentaires à deux reprises pendant quelques minutes , pas grave)
    Pour moi la guerre , c’ est plutôt ça , et une prise en otage , c’ est pas une gréve , mais bon …..
    https://www.cinearchives.org/Catalogue-d-exploitation-494-51-0-0.html
    Cordialement.

    1. Bernadette

      @ ALAIN E.
      Non nous ne sommes pas en guerre.
      Nous sommes simplement appelé a changer nos comportements face au virus. Macron dit qu’il faut faire la guerre au virus. Nous étions parait il en guerre économique avant de changer nos comportements. Franchement qu’est ce qu’une guerre économique ?

  5. faconjf

    Bonsoir,
    Dans le tumulte qui gronde sourdement, j’ai écouté la voix de Christiane Taubira ce matin dans ma radio. J’ai entendu la voix de la raison de cette femme qui rend hommage à une bande de femmes:  » une bande de femmes : elles sont majoritaires dans les équipes soignantes, même si nous soignons aussi avec autant de gratitude les hommes ; elles sont majoritaires aux caisses des supermarchés, dans les équipes qui nettoient les établissements qui travaillent encore… Tout ce qui tient la société, qui nous permet d’inscrire une temporalité dans nos têtes, de nous projeter, ce sont les femmes qui le font. Depuis longtemps, ce sont les femmes qui portent les métiers de soin en général. »
    Puis elle a abordé le poids de la responsabilité face aux prises de décision « Il faut consentir à changer, accepter d’être habité à la fois par le doute, l’incertitude, l’idée de la responsabilité. Il faut accepter de ne pas être infaillible et d’être dévoué complètement aux autres. C’est une responsabilité extrêmement lourde et dans ces circonstances on se rend compte de la nature du pouvoir : le pouvoir est exorbitant, abusif par nature, puisqu’il vous conduit à prendre des décisions dont les conséquences vont peser sur la vie des autres. Comment je rassemble mes connaissances, mon savoir, au mieux pour prendre la meilleure décision pour les autres ? »
    Elle a ensuite abordé avec ses mots la disparition de nos libertés individuelles qui risquent de s’évanouir sans retour. « … Et de toute évidence tout état d’urgence, sanitaire ou pas, est un état de privation quasi absolu de libertés individuelles et publiques. Nous y consentons, et nous avons raison d’y consentir, pour nous-mêmes mais surtout pour les autres. Pour les responsables politiques, qui ont de moins en moins de courage, il est toujours difficile de revenir sur les privations de libertés, parce qu’il y a toujours une voix, un courant qui va se mettre à hurler que lorsqu’on rétablit les libertés, qu’on rétablit des risques. […] La réponse est entre nos mains, c’est à nous de faire grandir nos démocraties. »
    Forte de son expérience de garde des sceaux, elle soutien Nicole Belloubet « le risque est grand ( face au coronavirus ) pour les détenus, les personnels pénitentiaires… Il faut s’interroger sur le sens de la prison : est-ce que libérer des personnes en fin de peine, deux mois ou six mois plus tôt, c’est dramatique en termes de sens de la peine ? Je rappelle que ce n’est pas fait aveuglément mais sur dossier. Est-ce que ce n’est pas plus dramatique que ces lieux fermés deviennent des foyers explosifs de propagation du virus ? On n’est pas dans un temps normal, et il faut savoir prendre un certain nombre de décisions moralement, éthiquement, à la fois courageuses et justifiées. »
    Au sujet de l’économie elle conclu son propos après les déclarations du président du MEDEF « …On ne pourra pas vivre sans économie : mais on ne peut pas vivre sans les gens, sans les soignants, sans les caissières, sans les éboueurs. On a bien vu ces fragilités, ces imbécillités même, ces délocalisations qui nous ont démunis, qui ont différé notre capacité de réponse d’une, deux, trois semaines pendant lesquelles des gens sont morts. Cette économie, elle ne peut pas être un absolu, une divinité, un veau d’or. Nous devons avoir le courage de nous interroger. »
    Christiane Taubira a rallumé en moi la flamme de l’espérance dans des responsables politiques enfin éclairés par de vraies valeurs autres que celles qui sont imprimées sur les billets de banque.
    Le lien est ici
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-13-avril-2020?fbclid=IwAR3vBNPmyIsSu6O7n1aCKeN7naHYBp4XlHRpPxPPO00L1poq-6RYtwoF_DY
    Salutations républicaines

    1. Bernadette

      Dans la viticulture bordelaise, dans les Bordeaux, il faut avoir une grande superficie pour survivre. Vendredi, Je regardais des ouvriers agricoles qui pliaient la vigne. A 11h, ils avaient terminé la semaine 35h obligent. Avec 40h ils auraient terminé « la pièce », Le temps de travail est à revoir avec ces ouvriers. Revenir à la semaine de 40h est un acquis incontestable tant pour les ouvriers que pour le propriétaire.

      1. Jean Jaurès

        Bonne idée, on pourrait même rétablir l’esclavage par la même occasion…..

      2. J.J.

        Pourquoi ne pas rétablir tout simplement l’esclavage ?

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