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Le respect se mérite par l’exemple

« Des violences policières en France, cela n’existe pas, c’est un mensonge » a déclaré le Président du parti LR désormais allié sur le terrain des grandes villes avec la majorité présidentielle. « On a vu des violences de manifestants, mais jamais de violences policières », a-t-il ajouté. « Il y a du racisme en France, contre lequel il faut lutter, mais on n’a pas une police raciste en France, ça n’existe pas ». Il ne saurait y avoir déclaration plus démagogique et surtout plus politicienne. Comment avoir confiance dans la représentation nationale ?

C’est ce type de déclaration calculée, purement électoraliste, détachée de toutes les réalités que le monde politique se coule. Des propos généralisateurs qui exacerbent la haine sociale, qui donnent raison à ceux qui doutent des valeurs républicaines que le nom de son parti prétend porter. L’exemple de Trump instille les esprits de ce coté de l’Atlantique et si ces déclarations se multipliaient il faudrait envisager un avenir bien sombre pour 2022. On va chaque jour davantage vers la « trumpisation » de la Droite européenne avec les dangers que l’on peut deviner.

Encore une fois (mais ce n’est certainement qu’un début) les tenants de la « démocrature » institutionnalisée tentent de chasser, comme ils le font à chaque échéance électorale, sur les terres néo-fascistes. Ils vont se positionner à la droite d’un parti LREM qui amorce aussi un virage du même type. Le besoin des Françaises et des Français après cette période de forts doutes sur l’avenir n’est autre que celui de retrouver une sécurité sociale globale qui leur semble avoir disparu. Au nom de cette demande forte, le patron LR a nié l’évidence.

Si l’on enfreint dans la police les règles démocratiques éventuelles ce ne serait donc que par nécessité absolue de service et le racisme n’existerait pas. Tous les pouvoirs totalitaires ferment ainsi les yeux sur les manquements de ce type car il leur permet de s’assurer la fidélité de celles et ceux qui assurent souvent la pérennité de leur présence à la tête de l’État. En France ce n’est pas nouveau et cette tendance est ancrée dans les comportements politiques de tous bords. Affronter la vérité n’appartient pas au langage qu’approuvent les mentors en communication.

Les personnels ayant en charge notre protection affrontent, on le sait, chaque jour des situations difficiles, des moments de doute ou des comportements violents que nul élu.e de terrain ne saurait nier. Ils méritent dans leur action un soutien et une confiance indispensables pour garantir la qualité de leur action. Elle leur ait majoritairement acquise mais elle est fréquemment remise en cause par des comportements inadmissibles car totalement contraires aux engagements qui doivent être ceux d’un fonctionnaire lié par son obligation de respect des principes républicains. L’oublier c’est non seulement affaiblir mais aussi trahir son propre camp.

En fait en France le système de contrôle exercé par l’État n’a aucun sens et surtout jette le plus souvent le discrédit sur toute une profession. Les enquêtes sur des faits souvent graves ou des comportements pour le moins critiquables menées par des collègues, aussi impartiaux soient-ils, génèrent de plus en plus la défiance et la révolte. Une structure indépendante devient indispensable pour ramener la sérénité.

Si le racisme s’infiltre dans la société il est totalement absurde de prétendre qu’il épargnerait les services chargé de la sécurité publique. D’ailleurs des messages racistes ont été relevés dans un groupe Facebook regroupant des milliers de policiers et seulement quelques gendarmes. Le groupe vieux de quatre ans, toujours ouvert samedi, dénoncé pour ses contenus par Street Press. a déclenché une réponse du ministère de l’Intérieur, qui a saisi la justice. Le patron du groupe LR ne devait pas le savoir ou alors il a la mémoire instantanée qui flanche.

Les preuves sont pourtant irréfutables avec la copie écran de propos ouvertement racistes, sexistes et homophobes. C’est à dire que plusieurs milliers de policier.e.s enfreignent plus ou moins anonymement les lois qu’ils sont chargés de faire…respecter. « Il n’y a rien de pire que le sentiment d’impunité chez les délinquants.e.s » dénoncent-ils lorsque l’on discute avec eux. Il n’y aurait donc rien de plus grave que de laisser les brutalités gratuites, les violences graves, les méthodes d’intervention disproportionnées avec les fautes commises sans aucune suite. Le respect se mérite !

Il y en a marre de l’accumulation de mots, de déclarations, de dérobades. Si le pouvoir veut démontrer sa volonté d’éviter des affrontements inévitables dans le contexte social et sociétal actuel il doit agir ! Il est certain que même les syndicats de policiers qui de fait gouvernent leur secteur d’activité n’apprécieront pas les propos outranciers du Président de LR : ils les mettent en difficulté et d’ailleurs pour Alliance Police : « Il peut y avoir des personnes qui ont des tendances à caractère raciste, xénophobe, antisémite, discriminatoire, et ils doivent faire l’objet de sanctions. Parce qu’ils n’ont pas leur place, effectivement, au sein de la police nationale » .

Cet article a 2 commentaires

  1. Philippe LABANSAT

    C’est d’autant plus irresponsable et démagogique, que nous avons tous pu entendre des propos extrêmement mesurés de la part d’une très grande majorité de manifestants refusant de faire l’amalgame entre « les violences policières » qui sont avérées, et « la police ».
    Il y a là une formidable opportunité d’apaiser notre pays, de refonder le pacte républicain, d’assurer réellement sa place à chacun, quel que soit son origine ou sa couleur de peau.
    Il faut absolument saisir cette chance et … » blackbouler  » le racisme, le délire sécuritaire, la xénophobie, le délire du « grand remplacement », le syndrome de la citadelle assiégée, bref le fascisme, la réaction, la bêtise crasse, la malhonnêteté intellectuelle dont le « Trumpisme » est une sorte d’aboutissement…

  2. J.J.

    Le racisme, la discrimination ont probablement toujours existé.
    À Athènes cité réputée pour être le berceau de la démocratie, les étrangers, non citoyens athéniens étaient considérés comme de statut inférieur et soumis à de lourdes impositions. D’ailleurs le terme de métèque qui les désignait a pris à notre époque un sens péjoratif.

    Cherchons moins loin : pour pallier les pertes humaines dues à la guerre de Cent Ans et la Peste noire, » les seigneurs gascons locaux font alors appel en masse à la main d’œuvre étrangère (Poitou, Angoumois, Saintonge, Limousin, mais aussi Périgord, pour cultiver les terres laissées à l’abandon »(Wikipédia).
    Ces populations approximativement installées pour la plupart dans la région entre Blaye et Libourne furent baptisées par les autochtones « gavaches » , terme péjoratif équivalant à peu près à canaille. Par déformation, le terme est devenu gavache, gabaye, et désigne maintenant cette zone, le pays Gabaye, enclave de langue d’oïl en terre d’oc.
    Celui qui vient d’ailleurs, l’étranger, même s’il est invité à apporter son aide es toujours affublé d’épithètes à connotation diffamatoire et considéré comme un intrus.

    Ce rejet de » l’autre » se rencontre dans les pays, les régions les villes et les village, les familles …

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