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Une crise profonde du logement se construit inexorablement

Dans les prochains mois, tout le pays se prépare à une crise économique dans certains secteurs importants de l’économie et à une crise sociale dont nul ne mesure vraiment l’ampleur. Le premier trimestre et notamment janvier 2021 révélera les dégâts inévitables compte tenu de la reprise plus que probable de l’emprise de la pandémie. Il n’est pas surréaliste de penser que d’autres effets d’une époque marquée par de multiples contradictions seront éclipsés par ces situations qui mettront des mois et des mois à s’atténuer.

Parmi les nuages noirs qui s’amoncellent dans le ciel français, l’un d’eux devient préoccupant : le logement. Avoir un toit sur sa tête à un prix modéré représente désormais pour les plus fragilisés une épreuve redoutable. L’année 2021 risque d’être catastrophique et les suivantes pires si l’on se fie au contexte actuel et surtout aux annonces effectuées de tous les cotés.

Rappelons qu’il manque actuellement 40 à 50 000 habitations à loyer modéré sans compter les situations dans des taudis ou des logements insalubres de personnes ne pouvant pa solliciter un espace décent. Un cataclysme qui ne cesse de s’amplifier et dont les conséquences ne sont pas quantifiées en matière de santé pour les populations concernées.

Des femmes et des hommes de tous les âges attendent des mois voire des années avant qu’une solution soit au moins envisagée pour répondre à leur attente légitime. Personne ne sait vraiment répondre à cette situation.

Les récentes élections municipales avec l’arrivée d’équipes n’ayant parfois jamais été confrontées à la problématique des demandes insatisfaites vont accentuer les difficultés. De nombreux programmes pourtant déjà très avancés ont été déjà reportés, annulés ou purement et simplement refusés par les équipes en place pour des motivations électoralistes avant le scrutin ce qui a provoqué une dépression dans le rythme des réalisations.

Or l ‘urbanisation étant devenu un enjeu « politique » nouveaux et anciens se rejoignent dans une volonté de ne plus accepter d’arrivants sur leur territoire. Des centaines voire des milliers de possibilités d’accéder à un appartement ou une maison entrant dans les conditions du label social et encore plus très social se restreindront dès 2021.

La société actuelle croule dans ce domaine sous les paradoxes les plus insensés. Les mêmes élu.e.s peuvent en effet déclarer qu’il y a trop de logements sur leur territoire urbain et arrêter la construction quand quelques jours plus tard il s’oppose à l’amélioration de la mobilité permettant aux personnes qui travaillent loin de la métropole où ils ont été contraints de s’installer. Les uns ne veulent pas de densification même raisonnable en ville et les autres protestent véhémentement contre l’étalement urbain responsable de tous les maux.

Le foncier manque partout et les prix au m² s’envolent rendant l’accession à la propriété dans un contexte où les banques serrent les cordons des attributions de crédits au maximum. Les moindres disponibilités s’arrachent sur des bases financières en croissance constante. La transhumance urbaine vers les bourgs centres les plus dynamiques et les mieux équipés s’accélèrent rendant cette augmentation encore plus flagrante depuis quelques mois.

Depuis maintenant deux décennies le problème de l’alimentation en eau potable se pose en Gironde mais tant que les robinets coulent personne ne s’en émeut à part une poignée d’élus pour qui la « ressource » constitue la principale préoccupation. Cette perspective d’insuffisance dans certaines zones du département conduit l’État à suspendre de nombreuses demandes de permis d’aménager ou de construire et le logement social en pâtit encore plus que tous les autres secteurs de l’immobilier.

La concentration des emplois sur la Métropole accentue les difficultés puisque que jamais on lie les possibilités locatives avec l’implantation des entreprises. On va déconcentrer, selon des déclarations récentes, les habitant.e.s mais on va continuer à concentrer les entreprises employeuses et souvent des oppositions fortes se forment pour que les structures d’intérêt collectif ne s’implantent pas en zones périurbaines ou rurales.

Le logement social malgré tous les efforts des structures qui les portent se trouve très menacé. Les mères divorcées ou célibataires, les pères célibataires ou divorcés, les personnes à revenus modestes et les milliers d’autres en situation de précarité avérées attendront encore longtemps. Les délais déjà trop longs vont devenir insupportables.

Des demandeurs de logements apprenant que des possibilités s’ouvrent s’installent même si l’attribution ne leur en est pas faite…Le phénomène risque de prendre de l’ampleur mais encore une fois on jugera les effets en se voilant la face pour ne pas en voir les causes !

Cet article a 3 commentaires

  1. laure Garralaga Lataste

    On a tort d’avoir raison trop tôt… Nous en savons quelque chose !
    Et souvenons-nous de Guy Béart : « Le premier qui dit la vérité… »

  2. GRENE CHRISTIAN

    Question: pourquoi les réfugiés des pays de l’Est sans abri sont-ils tous mes frères. Pas parce que je suis né le 25 décembre? Non! La réponse est plus simple… 6 Polonais ou 6 Roumains, c’est 6 Slaves. Si s’lavent c’est qu’ils s’nettoient, et s’il n’est toit c’est donc… mes frères.
    Un peu tiré par les cheveux de labour, non?

  3. GRENE CHRISTIAN

    A la fin de mon dernier commentaire, je voulais dire « et s’il n’est toit c’est donc… mes frères ».
    Signé: Abbé Pierre.

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