You are currently viewing Le glissement vers un mélange explosif

Le glissement vers un mélange explosif

Que restera-t-il vraiment de la démocratie dans un an ? Si l’on se fie au contexte actuel : pas grand chose ! Déjà par mal amochée par les mesures liées à l’état d’urgence sanitaire elle s’enlise peu à eu dans le marécage de la démagogie et du complotisme. Pas un jour sans que les déclarations des un.e.s ou des autres s’éloignent du vrai débat devant alimenter les choix des électrices et des électeurs. La France s’enfonce dans les ténèbres dont nul ne saurait dire quelle en sera la durée et surtout l’issue.

Tout devient possible par les temps qui courent. La course à l’annonce fracassante, à la contre-vérité évidente, à la provocation incessante ou à la déchéance de la pensée devient parfois effrayante. Plus personne ne sait vraiment où se trouve la vérité puisque elle n’a plus aucun sens dans la jungle des réseaux sociaux. Inutile de parler de raison quand tout ne repose que sur des interprétations et de l’irrationalité, sur l’impression et pas sur la preuve, sur le sommaire et pas sur l’explication. 

J’ai en mémoire une assemblée générale d’une grande association laïque de solidarité Claude Marti, le « communicant » ayant en charge la vie politique de Michel Rocard fit une exposé remarquable sur le système dans lequel nous vivions. Cet homme qui plus tard conseilla François Mitterrand avait accompagné son rival dès l’élection présidentielle de 1969 et il avait fait partie de son équipe à l’époque de l’« appel de Conflans » (19 octobre 1980).

Comment ne pas penser à son intervention lorsque l’on voit plus de 30 ans plus tard l’utilisation des 4 mots essentiels selon lui dans une vie sociale de plus en plus soumise à l’invraisemblable ? Il évoqua ce que pouvait être selon lui la « propagande » en s’inspirant de la montée au pouvoir du nazisme. Pour lui tout bascule quand un peuple à le sentiment que celles et ceux qui s’adressent à lui lui « révèlent » ce qu’ils pensent mais qu’ils ne peut pas exprimer.

Si au départ il existe une peur inconsciente d’enfreindre les règles essentielles du vivre ensemble, la résistance s’effrite pour finalement céder complètement. Le complotisme devient alors le meilleur moyen de briser tous les repères. Il suffit de persuader le plus grand nombre qu’une fraction identifiable est responsable d’une situation paraissant dangereuse et le processus est engagé. La « révélation » ressassé à l’envi finira par devenir une vérité incontournable ce qui permettra une exploitation politique aisée.

Quand il parlait de publicité il évoquait la « séduction » (« regardez ce que l’on peut dire sur le papier hygiénique : on est très, très loin de ce qui en fait ses qualités d’usage » expliquait-il) destinée à favoriser l’acte d’achat. D’où l’utilité pour tous les grands industriels de devenir propriétaire des supports médiatiques pouvant sous le paravent de l’information devenir un savant mélange des trois concepts. On va ainsi vers un mélange des genres de plus en plus permanent qui n’a cessé de progresser et qui sème la confusion la plus totale.

Faute d’éducation réelle au décodage de ce monde la situation devient irréversible. Une publicité est réputé informative, un « publireportage » prend des allures de scoop, un événement repris en boucle ou monté en épingle, la fameuse et désespérante méthode des «éléments de langage » accréditent la peur ou la défiance. Impossible de dialoguer, de tenter de démontrer, de raisonner ou e prouver car la bataille est perdues d’avance.

La tendance est au renoncement car en plus celle ou celui qui veut se battre contre ce système sera vite pointé du doigt, dénigré, menacé et même mis en danger. Certains médias tentent de briser cette spirale de la « désinformation « organisée mais ils finiront par baisser la garde. Les fausses nouvelles transformées en évidences se propagent désormais tellement vite que essayer de la combattre tient de la prouesse.

Il suffit d’une bordée d’injures, d’une violence verbale exacerbée ou de l’utilisation de mots définitifs et disproportionnés pour masquer des erreurs volontaires. L’outrance masque désormais toutes les faiblesses. Depuis quelques jours la campagne électorale est parsemée d’exemples de ce genre ce qui augure de Présidentielles du genre « la raison (apparente) contre « le simplisme démagogique ». Le découragement a laissé la place au renoncement et plus gravement à l’indifférence. Plus rien n’a de prise sur les croyances en tous genres, sur la culture de l’approximation…ce qui rend l’avenir plus qu’incertain.

Cet article a 6 commentaires

  1. faconjf

    Bonjour,
    toujours la décérébration dans l’univers des merdias, aujourd’hui le très médiatique Dr GOOD.
    L’ORL est devenu multimillionnaire grâce à son activité médiatique. Il a d’abord touché 1,5 million d’euros en vendant sa société de production télé, puis plus de 5 millions d’euros en cédant ses autres activités à Webedia il y a un an. Ce charmant gendre préféré des mamies accros à l’étrange lucarne est aussi un petit malin et un gros bosseur.
    On se demande quand il exerce sa vraie profession ?
    Il y a sa chronique quotidienne dans la matinale de RTL. Il y a son talk show hebdomadaire sur France 2, Ca ne sortira pas d’ici (1,1 million de téléspectateurs cette saison, selon Médiamétrie). Il y a son site web, http://www.drgood.fr, qui propose aussi une newsletter et une chaîne YouTube. Il y a son magazine Dr Good (diffusé à 221 930 exemplaires l’an dernier, selon l’ACPM), et ses déclinaisons Dr Good C’est bon (135 345 exemplaires) et Dr Good kids. Il y a ses livres, allant de Soyez sûr de votre haleine à Pipi au lit, ça se soigne, en passant par des bandes dessinées et des calendriers (au total 53 publications en vingt ans, soit un rythme infernal de 2,6 par an). Il y a ses conférences mensuelles en province, sponsorisés par Harmonie Mutuelle (plus de 100 000 spectateurs depuis 2012). Il y a l’application de suivi médical Betterise (utilisée par plus de 400 000 patients). Il y a enfin des émissions sponsorisées par des marques, comme le programme court Bien évidemment, financé par Auchan et diffusé par France Télévisions en 2017 ; la websérie Changez d’air financée par les aspirateurs Dyson ; ou le podcast Au fil de l’eau financé par l’eau minérale Quézac. Et ce n’est sans doute pas fini : à 62 ans, notre homme n’entend nullement prendre sa retraite, et vient au contraire de déposer la marque Dr Good Veto…
    Mais c’est aussi un fin gestionnaire un chouia roublard.
    Pour tirer le meilleur parti de son business, Michel Cymes s’est entouré de bons avocats fiscalistes afin de réduire son impôt. Toutes ses activités sont détenues, non pas en son nom propre, mais par une société baptisée du nom de sa grand mère, Glika. C’est notamment cette société, et non lui-même, qui reçoit une partie de ses cachets d’animateurs et de ses droits d’auteur, ce qui permet de ne pas payer de charges sociales, ni patronales ni salariales. C’est aussi cette société qui a engrangé le produit des cessions de Pulsations, le Club santé débat et Betterise, ce qui permet de réduire l’impôt sur les plus values, notamment si les sommes engrangées sont réinvesties.
    Que fait Michel Cymes de sa fortune ? Comme beaucoup de Français, il a décidé de réinvestir une partie de sa cagnotte dans l’immobilier. Il vient de créer coup sur coup deux sociétés dans ce domaine, Naya et Mas Mayen, qui sont détenues par lui-même, par Glika, et par son épouse Nathalie (ils sont mariés sous le régime de la séparation des biens). En 2005, les deux époux avaient déjà créé une première société civile immobilière, Romaca, pour acheter leur pavillon à Sèvres pour 1,08 million d’euros.
    source https://www.capital.fr/entreprises-marches/les-tres-juteux-business-du-docteur-cymes-1367556
    Et ici un petit résumé de son immmmmmmense compétence.
    https://bobards-dor.fr/bobards-dor-2021/retournement-de-blouse-blanche/
    Pendant le cirque merdiatique certains surfent sur une montagne de blé, rigolez pas c’est avec votre pognon.
    Bonne journée et surtout bonne santé !

  2. Laure Garralaga Lataste

    Tout est dit !
    Et je partage… Hélas ! ! !

  3. GRENE CHRISTIAN

    En lisant l’article de JMD, m’est venue aux oreille la phrase de Mme Roland sur l’échafaud. Le 18 brumaire de l’An II, elle dit: « O liberté, que de crimes on commet en ton nom! » Eût-elle parlé de la démocratie que ses mots vaudraient mieux encore, après le détournement du vocable en « démocratie populaire » à l’est ou « démocratie chrétienne » à l’ouest. Aristote au secours! ils sont devenus fous. Il n’existe même pas de place de la Démocratie. Encore heureux qu’il y ait la « Roue Libre »! C’est mon espace préféré avec… la terrasse des cafés.

  4. J.J.

    J’apprécie beaucoup les discours des toutous pro étasuniens brandissant et défendant le concept de « prodémocratie », quand on voit comment, aux États Unis, justement les principes démocratiques sont appliqués .
    Ils nous ressortent périodiquement leur propagande à propos des Ouigours, Cuba , remettent le Tibet (ancien pays totalitaire et théocratique)sur le tapis sans aucune preuve concrète, et oublient toutes les bavures actuelles, les génocides de la conquête et l’énorme disparité entre les classes sociales, qui équivalent à un génocide « soft ».
    Peut-être un petit espoir avec leur nouveau président, si les actes sont à la hauteur des promesses.

  5. Philippe Labansat

    Depuis plus de 60 ans, la France pratique l’autocratie choisie et a pris, à tort, l’habitude de dénommer ça « démocratie ».
    Ce qui peut saper tout espoir, c’est que notre pays n’a aucune culture démocratique, et donc, n’a pas les outils pour contrecarrer la multiplication des dérives, des dérapages, des des mensonges éhontés, des surenchères, qui nous approchent peu à peu de l’abîme…

  6. LAVIGNE Maria

    La Démocratie nous a été confisquée. Juste quelques exemples, le traité en 2005, appliqué alors que les Français se sont prononcés contre, les élections, de plus en plus nombreuses où les élus le sont avec un nombre de voix si faible qu’ils ne représentent rien ou presque. Lorsqu’on ne peut que voter contre ; que nous n’avons pas le choix alors pourquoi se déplacer ? Il serait temps que les médias qui portent une lourde responsabilité en donnant beaucoup d’importance aux petites phrases au détriment du fond, fassent leur mea culpa et que ceux qui se présentent parlent du programme proposé et non de la couleur des yeux de l’adversaire. Il est temps que tous se réveillent si nous ne voulons pas assister à une catastrophe annoncée hélas.

Laisser un commentaire