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Les copines et les copains d’abord…

Brassens a mis en avant le mot à travers une belle chanson vantant les mérites d’un bâteau… Un feuilleton en noir et blanc (on dirait maintenant une série) enthousiasma le petit nombre de téléspectateurs des années 60. « Les copains d’abord » et « le temps des copains » célébraient à leur manière un style de vie basé sur le partage. Ils démontraient l’importance d’avoir dans le quotidien autour de soi des gens de confiance pour pouvoir trouver réconfort et sérénité. Seulement voilà depuis quelques années le terme a pris du plomb dans l’aile. Ce qui était une forme de bonheur est devenu suspect ou se transforme en accusation souvent distillée comme un poison.

Ayant son origine dans des mots d’une autre époque « compain », de « compagnon » il est devenu « compain » qui s’employait à l’origine pour qualifier «la personne avec qui l’on partage le pain» et par extension, celle «avec qui l’on vit». En fait c’est la synthèse de racines latines cum («avec») et panis («pain») qui ramène au vrai sens originel de ce qualificatif donné à une personne avec laquelle on casse la croûte ou on boit un coup avec plaisir.

À partir du XVIIIe siècle, le «copain», devient l’individu avec lequel on joue, on partage des plaisirs simples une même opinion, une complicité. Et même plus, si affinité (« avoir un petit copain ou une petite copine »). L’essentiel réside dans une attitude faisant que l’on peut s’entraider, tisser des liens privilégiés, essuyer les mauvais moments et surtout ne jamais franchir les limites de liens durables. Le copain est celui auquel on construit de petits bonheur et l’ami, celui avec lequel on refonde le monde. Quand on passe ces frontières on abandonne le futile pour l’essentiel avec les risques de profondes déceptions.

C’est souvent autour d’une table (« chanson manger à la cantine avec le copains et les copines ») que se tissent les liens légers, extensibles, périssables mais parfois ils sont nés dans une cour de récréation ou dans une classe de collège. Il semble que ces lieux ne soient plus des pépinières de ce type de relation qui ne reposait que sur le dialogue, l’échange et la vie collective. Les SMS ne remplaceront jamais des discussions que l’on pensait secrètes et éternelles.

Le pensionnat, la colo de vacances et bien plus tard le régiment… étaient des vraies pépinières à ces relations qui n’entraient jamais dans l’ère de l’amitié. Les souvenirs restent ensuite le vrai ciment entre copains et copines et lorsque l’on se retrouve ils occupent l’essentiel des conversations. « Tu te souviens… » et hop c’est parti pour le retour sur des moments ayant construit une relation privilégiée. Une copine ou un copain c’est d’abord une rencontre dont on ne sait trop comment elle est arrivée. Elle résulte d’une envie de briser la solitude ou de se réconforter lorsque l’on manque de notoriété. On bâtit cette remation lentement mais sûrement.

La superficialité tellement agréable des « sixties » avait donné le sentiment à des centaines de milliers de jeunes que la France permettait de décocher un « Salut les copains » à des créations du show-biz débitant des niaiseries enthousiasmantes. Les copines surtout eurent leur émission vite réduite à SLC créée en 1959 sur Europe 1 par Frank Ténot et Daniel Filipacchi dont le succès fut exceptionnel entre 1961 et 1965 . Un magazine sur papier glacé avec les clichés de Jean-Marie Périer le copain de toutes les copines et les copains de l’époque consacra cette envie de partager la célébrité.

Désormais on a perdu le repère tellement agréable de ces relations humaines profitables. Les followers deviennent sur certains réseaux sociaux des « amis » sans jamais être passé par la case pourtant essentielle du statut de copine ou de copain. En une fraction de seconde, un clic compense de longues et indispensables années de complicité. Les mots ont été détournés de leur sens originel. Le « copinage » a mauvaise presse et surtout il permet à celles ou ceux qui le pratique de se dédouaner en le reprochant aux autres. On en est même arrivé à rapprocher les « copains » et les « coquins » dans une généralisation dévastatrice. Dans une classe, sur un terrain de jeu, dans les loisirs, dans les fêtes l’exclusion gagne du terrain.

Il n’y a que les enfants (et encore le constat veut que leurs pratiques se rapprochent de plus en plus de celles des adultes) pour ne pas se soucier de la couleur de peau ou de la religion des parents du copain ou de la copine qu’il a trouvé à l’école.

N’en déplaise aux pisse-froids je ne renoncerai jamais à mes copains car « Des bateaux j’en ai pris beaucoup/ Mais le seul qu’ait tenu le coup/ Qui n’ai jamais viré de bord/ Mais viré de bord/ Naviguait en père peinard/Sur la grand-mare des canards : S’appelait les Copains d’abord/Les Copains d’abord… » Et croyez-moi il vaut mieux de bons copains que de faux amis !

Cet article a 9 commentaires

  1. mlg

    tu es mon meilleur copain!!!!!!

  2. Tusitala

    MACRON et ses COPAINS……

    Vous vous souvenez de l’histoire de l’auto-stop ?
    Nous sommes en pleine campagne électorale pour la présidentielle de 2015.
    Le problème d’Edouard Balladur premier ministre de l’époque c’est son manque de capacité à « faire peuple ». Alors qu’il se faisait passer pour le pire des aristo et snobinard par les Guignols de l’info de l’époque, Chirac, lui, semblait fort sympathique et beaucoup plus proche du peuple.
    Il fallait donc combler le déficit d’image qu’avait Edouard Balladur.
    Il fallait qu’il fasse peuple.
    Il fallait qu’il fasse simple.
    « Edouard Balladur fait de l’auto-stop. Le 25 mars 1995, le Premier ministre, alors en pleine campagne présidentielle et dont l’hélicoptère est, paraît-il, tombé en panne, monte dans la voiture d’une automobiliste qui passe là « par hasard » et l’emmène inaugurer un musée dans les Bouches-du-Rhône. Les Chiraquiens dénoncent un « coup de communication » de leur adversaire pour « faire peuple ». On apprendra plus tard que la providentielle conductrice n’est autre que la cousine de Georges Tron, un proche de Balladur ».
    Georges Tron, oui, celui qui est actuellement en prison….
    A chacun ses  » copains  » et ses manipulations…

    Pour tout un chacun de  » normal » un copain c’est autre chose …

    1. Laure Garralaga Lataste

      à TUSITALA … Les vrais copains, ça se mérite… Et j’avais coutume de signaler à mes élèves qui me faisaient la joie d’apprendre le « castellano »… Attention aux faux amis ! Et voici celui qui faisait rire tout le monde… « estoy constipado » = « je suis enrhumé ».

  3. François

    Bonjour J-M !
    Totalement hors sujet mais en rapport avec … la gifle maintenant célèbre!
    Concernant cet épisode de  » la plus splendide des gifles »en cours d’anglais au CEG de Créon , j’espère bien que, le soir même, dans le cocon familial de Sadirac, tu t’es empressé de rapporter l’évènement à tes parents avec moult considérations désagréables vis à vis de cette « petite prof de pacotille ». Donc, dés le lendemain, ton père protecteur « s’est expliqué » avec la prof à coups de manche de bêche (les battes de base-ball étaient rares à Créon ! ! ) pendant que ta mère déposait plainte à la gendarmerie. Vu le traumatisme, c’était la moindre des choses.
    C’est bien ce qu’il s’est passé, n’est-ce pas: rassure-nous J-M, raconte, raconte ! ! !
    Amicalement

    1. Laure Garralaga Lataste

      Concernant la gifle en cours d’anglais au CEG de Créon, je doute que Jean-Marie en ait fait état chez lui ! À l’époque « motus et bouche cousue » étaient de rigueur ! On se gardait bien de raconter nos vantardises car… la sanction était immédiate… pif-paf et la honte s’étalait sur nos joues ! Les temps ont bien changé avec « l’enfant roi » !

      1. François

        Bonjour @ LAURE GARRALAGA LATASTE !
        Vous avez bien compris qu’il fallait lire mon commentaire …au second degré car, moi aussi, je ne suis pas défendeur de « l’enfant-roi », première cause de bien des déboires!
        Par contre, je regrette que vous ayez « coupé l’herbe sous les pieds » de … J-M : sa réponse, comme toujours, aurait été intéressante pour la communauté ! ! !
        Respectueusement.

  4. J.J.

    Petite précision « historique » : Georges Brassens a composé la chanson « les Copains d’Abord »(1964) qui a servi de musique pour le film d’Yves robert (1965) » les Copains », d’après le roman drolatique et éponyme de Jules Romains(1913).

    Pour ce qui est des copains de Georges, ce sont probablement ceux qui naviguaient avec lui sur l’étang de Thau.
    Mais j’ai entendu dire (où, quand ? Il y a longtemps !)qu’il aurait accompagné des pêcheurs de maigres (que l’on repère grâce à leurs grognements)dans l’estuaire de la Gironde, avec lesquels il se serait lié d’amitié. Les pêcheurs, pas les maigres …

  5. GRENE CHRISTIAN

    A mon meilleur copain, comme dit MLG, tête de liste sur ton blog aujourd’hui, et pour prolonger ce que dit JJ juste au-dessus. J’arrive de deux jours passés sur l’estuaire de la Gironde où je n’ai vu que des faux… maigres. Mon frère, ancien maire de Villeneuve de Blaye, est un vrai gros. En le quittant, il m’a demandé de t’envoyer le bonjour et que j’avais bien de la chance d’avoir un « pote » comme toi. Je ne t’oublie pas mon copain, mon demi-frère.

  6. Digiovanni

    Et moi qui suis humilié tu macron mon president Israël ces vous aussi monde insupportable comme Marie ne peux-tu le faire pour moi ,moi qui suis rien dans se monde noblesse oblige la rancœur des animale et depuis les homes

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