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La « Cop » des arbres qui cachent la forêt des promesses intenables

Il aura fallu la clôture de a COP 26 et les larmes du Président pour que le monde apprenne que les gouvernements présents avaient  joué la plus dangereuse des parties de poker menteur depuis les accords de Munich . Quelle confiance peut-on avoir dans des « politiques » de tous bords inféodés à des lobbies ou des entreprises ayant souvent beaucoup plus de moyens financiers et de puissance d’intervention que leur propre État ? Aucun des engagements très évasifs et limités pris dans un texte sans aucun autre intérêt que celui d’avoir donné du travail à des centaines de diplomates ne seront tenus. C’est une certitude. 

La preuve ? Le Brésil a fait partie des 100 pays qui a signé dans le cadre de la Cop26, une déclaration commune pour enrayer la déforestation d’ici à 2030 pour protéger le climat. Une bien belle intention qui masquait le fait que quelques jours auparavant il existait un rapport officiel sur un record d’abattage d’arbres dans l’une des zones les plus précieuses pour l’équilibre écologique de la planète.

La déforestation a en effet augmenté de près de 22% entre août 2020 et juillet 2021. Le déboisement dans la plus grande forêt tropicale du monde s’est étendu sur 13 235 km², soit la surface la plus importante déboisée depuis 2005-2006 qui était de 14286 km² . Ces données ont été récoltées par système de surveillance brésilien de la déforestation rattaché à l’Institut national de recherche spatiale (INPE).

Les Brésiliens qui représentaient le gouvernement Bolsanero la savaient fort bien au moment de parapher un document prétendant « tout mettre en œuvre pour stopper les actions illicites » qui ne cessent d’augmenter. Ils espéraient même probablement toucher une part du pactole annoncé afin de compenser les pertes économiques potentielles. En août dernier, les populistes de Brasilia avaient annoncé que leur objectif de réduction de 10% de la déforestation sur la période de référence août 2020-juillet 2021 ne serait “probablement pas” rempli (sic). Et pour cause puisque malgré le déploiement de l’armée pour tenter de réprimer la déforestation illégale, la situation a continué de se dégrader ces derniers mois.

Quelques jours avant leur participation à la COP 26, selon les données publiées par l’INPE, la déforestation en Amazonie brésilienne avait atteint 877 km² en octobre ce qui a constitué un record pour ce mois de l’année depuis cinq ans. La duplicité ne les touche pas qu’à eux. Il en va de même pour bien d’autres Etats sur les énergies fossiles qui puissent toujours plus dans les ressources pour alimenter des budgets fastueux et sans intérêt pour le bien vivre de cette Humanité dont ils se foutent comme de leur premier baril de pétrole !

Les footballeurs français iront pousser le ballon rond dans un stade climatisé dans un peu plus d’un an sans que quiconque s’offusque du symbole de cette présence. Les compétiteurs des jeux olympiques d’hiver convergeront vers Pékin dans des avions spéciaux pour skier sur des neiges artificielles puisque le réchauffement climatique aura fait fondre la vraie. Les centrales à charbon resteront en service au prétexte que des milliers d’emplois en dépendent. L’Europe dans le cadre du libre échange des produits recevra toujours de la viande, du cacao, du colza, de l’huile de palme et bien d’autres denrées ayant poussé sur les terres défrichées par les incendies.

En 2020, deuxième année du mandat du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, le Brésil, qui s’est engagé à atteindre la neutralité carbone en 2050, a relâché 2,16 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, le volume le plus élevé depuis… 2006. Comme dans la plupart des autres pays du monde, les émissions liées au secteur de l’énergie ont baissé dans la première économie d’Amérique latine (-4,6%). Elles sont revenues au niveau de 2011, en raison notamment de réductions de la production industrielle et du trafic aérien au début de la pandémie de Covid-19.

Mais cette baisse a été largement compensée par des hausses importantes des émissions liées aux activités agricoles (+2,5%) et surtout aux « changements dans l’usage de la terre » (+23,7%), qui incluent la déforestation. Des constats qui s’empilent et sont mis sous le boisseau au nom du réalisme économique.

Les émirs du pétrole, le tsar du gaz, les cow-boys de « l’huile de schiste », les pilleurs des forêts africaines ou américaines, les coolies de la pollution rentable, les retraités soucieux de préserver leur confort sur le vieux continent… de partout il y a des années lumière entre les discours et les actes. Une vraie forêt de promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent selon la formule consacrée.

Cet article a 11 commentaires

  1. Philippe Labansat

    Et les chroniqueurs, consultants, économistes, de se réjouir du retour d’une forte croissance, du fort rebond de l’aéronautique, et bien d’autres « bonnes nouvelles ». Bref, la destruction de notre terre-mère, la course vers l’abîme reprend comme avant, comme toujours.
    Nous sommes tels, celui qui s’est jeté du haut du gratte-ciel et que l’on peut entendre dire, quand il passe devant les fenêtres,  » Jusque là, tout va bien « …

  2. Bernie

    Bonjour Philippe Labansat,
    En France et plus particulièrement dans notre belle région Nouvelle Aquitaine. La forêt a été détruite par la tempête de 1999 et plus proche de nous, le passage de la LGV dans le Nord de la Gironde.
    Pourquoi cette LGV a été construite.
    Pourquoi le royaume de la vitesse est tjs le 1er point à accepter ?

  3. Bernie

    Philippe,
    Je refuse de payer un impôt pour la LGV bordeaux toulouse et bordeaux dax. Combien d’ha de forêt vont être subtilisés ?

  4. christian grené

    La « Cop » des arbres qui cachent la forêt des promesses intenables, connais pas. Le p’tit Robert, qui maintenant fait son « iel » de l’écriture inclusive, m’apprend cependant qu’il existe le « Coprin »: champignon jaune, de petite taille et de durée éphémère qui pousse sur… le fumier!

    1. Laure Garralaga Lataste

      Le problème n°1 pour notre planète se trouve dans l’énorme champignon jaune qui, accompagné d’autres énormes complices, détricote lentement mais sûrement cet équilibre vital à sa survie !

    2. J.J.

      D’où l’expression favorite des mychologues : » Salut les coprins ».

      1. christian grené

        Oh, J.J.! Il ne faudrait pas que le psychologue évoqué hier pour ce bon JMD se prenne pour un myc(h)ologue. Il serait capable de lui dire que les champignons pourrissent par les pieds. Il lui faudrait alors prendre rendez-vous chez le… podologue.
        Bonjour à toi dont j’apprécie chacune des interventions sur ce site qui, pour reprendre un bon mot de JMD, est un vrai rosé social.

  5. Bernie

    Les droits de la nature sont inexistants, seuls les droits de l’homme de 1789 peuvent interagir face à lui-même.

  6. facon jf

    bonjour,
    l’échec de la COP 26, laissez moi rire, parlons plutôt d’une comédie planétaire jouée par les acteurs politiques à grand coup de jets privés et de moyens merdiatiques. L’arbre écologique cache mal les enjeux économiques du déclin de nos civilisations. Ce déclin se joue autour d’un indice peu connu des profanes et donc du grand public. Cet indice c’est EROI « retour sur investissement énergétique » .
    Mis au point par le professeur Charles Hall, spécialiste de l’écologie systémique , l’EROI mesure la quantité d’énergie qu’il faut utiliser pour extraire l’énergie d’une ressource ou d’une technologie donnée. Il s’agit d’un simple ratio qui estime la quantité d’énergie que l’on peut extraire pour chaque unité d’énergie injectée. Il est donc évident que plus le ratio est élevé, mieux c’est, car cela signifie que l’on en a plus pour son argent.
    En 1950, l’EROI de la production mondiale de pétrole était très élevé, de l’ordre de 1 pour 44 (ce qui signifie que pour chaque unité d’énergie introduite, nous en retirions 44).
    En 2020, on a atteint environ 1 baril d’énergie pour extraire 8 barils de pétrole. D’ici 2050, la moitié de l’énergie extraite des réserves mondiales de pétrole devra être réinjectée dans de nouvelles extractions pour continuer à produire du pétrole. Les auteurs ont trouvé un nom intéressant pour ce phénomène autodestructeur : ils l’appellent « cannibalisme énergétique. »
    Pour le gaz nous utilisons actuellement 6,7 % de l’énergie mondiale gaz pour produire du gaz, cette quantité augmente à un rythme exponentiel et atteindra près d’un quart d’ici 2050.
    L’étau se resserre autour des industries d’extraction du pétrole et du gaz entre le cannibalisme énergétique et l’effondrement de la demande, les combustibles fossiles et les moteurs à combustion étant de plus en plus ébranlés par l’énergie solaire, l’énergie éolienne, les batteries et les véhicules électriques.
    Pour les « vrais » gouvernants du monde il faut ménager les « amortisseurs » de crise énergétique à savoir le charbon et le nucléaire. Solutions temporaires et impopulaires indispensables pour sauver l’essentiel de l’économie. Une récession mondiale étant porteuse d’effondrement du monde actuel générant famine et instabilité très nuisible au business.
    Voila pour moi les ressorts qui sous-tendent la comédie sans cesse rejouée des COP aussi médiatiques qu’inutiles.
    bonne journée
    source utile https://www.les-crises.fr/energies-fossiles-le-systeme-petrolier-s-effondre-rapidement/

    1. Bernie

      Bonjour,
      Queĺles que soient les numéros de Cop, nous sommes tous concernés par la Covid.
      Trop nombreux sur la planète il devient utile de se vacciner et de se protéger avec le masque.
      Nous savons que l’effondrement des réserves de pétrole va coûter cher à chacun de nous.

  7. Bernie

    Trop d’activistes anti vaccin est une lourde menace pour l’environnement et pour nous.

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