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Pénurie… le mot oublié qui effectue son grand retour

La France dont le rebond économique sur les bases de celles que l’on connaissait avant la crise sanitaire est indéniable. Les entreprises auraient si l’on se fie aux affirmations officielles retrouvé un niveau d’activité similaire. La consommation des fameux « ménages » se porte bien avec pour preuve le fait que les livrets d’épargne, pour ceux qui peuvent en avoir un, se sont un peu vidés du trop plein accumulés durant le confinement. Les mesures annoncées pour endiguer la cinquième vague incitent même à acheter dès maintenant pour la période de fin d’année.

Le fameux Black Friday qui avait déchaîné les passions l’an passé va probablement pulvériser les records tant l’envie d’achats est forte dans cette période où la notion d’avenir reste limitée. Les ventes par internet franchiront un cap supplémentaire poursuivants a progression vers des parts de marché que l’on pensait inaccessibles. L’arrivée croissante de la fibre optique peut à cet égard favoriser cette mutation surtout en zone rurale dépourvue de commerces répondant aux attentes. Le virus, comme dans tous les domaines en portera la responsabilité !

Il serait aussi la cause d’une nouveauté que les pays dits « majeurs » n’avaient plus connue depuis des décennies : la pénurie. Certes au début de la pandémie les rayons des supermarchés avaient été délestés des rouleaux de papier réputé hygiénique. La notions de « réserve de précaution » s’était appliquée à bien d’autres produits dits de « première nécessité ». Il avait fallu des appels au calme et l’assurance donnée aux stockeurs de feuilles molletonnées pour que la ruée se calme. Il est à craindre que le phénomène se prolonge dès le début décembre quand les comptes en banque se seront regonflées.

En fait les pénuries actuelles ont un coté moins poétiques mais elles ne cessent de s’aggraver hypothéquant fortement la reprise. Le pays manque de bois, d’acier, d’aluminium, de composants électroniques, de cuivre, de verre, de papier, de blé et a même failli être privé par le dictateur biélorusse de gaz quand il craint aussi qu’un épisode de froid intense augmente la consommation d’électricité jusqu’à une éventuelle rupture. Sur tous les chantiers ou dans le quotidien les constats sont les mêmes : « je ne trouve que difficilement de l’approvisionnement et les prix flambent. Je ne vous garantis pas que j’aurai les produits demandés et si je les ai je ne connais pas les délais de livraison »… Et l’inflation s’accélérera inexorablement.

Le principe clé de la croissance reposant sur l’adéquation entre l’offre et la demande va aggraver une situation. La vraie question qui nécessiterait une enquête devient alors la première question suivante : les producteurs ou les fournisseurs dans le cadre de la mondialisation n’ont-ils pas « organisé » des pénuries pour pouvoir augmenter sans problème leurs tarifs ? » Ce qui devient rare ou annoncé comme rare devient plus cher !Toutes les carences quantitatives sont-elles réelles ou feintes ou sont-elles le fruit de campagnes médiatiques profitables ?

Les rythmes de productions restent encore inégaux selon les régions du monde, couplé à une reprise mondiale de l’activité entraînant de longues files d’attente pour le fret, notamment maritime, avec une priorité à celui qui paiera le plus, conséquence d’une flambée des prix de toute part… qui se répercute déjà au moment de passer en caisse.

Les vignerons du bordelais sont par exemple concernés en France par l’envol des tarifs appliqués sur des matières nécessaires à leur activité. Augmentation entre 25 et 30% sur les cartons, sur les bouchons entre 5 et 8%, la bouteille en elle même prend entre 6 et 10%,, l’augmentation est générale. L’augmentation sera en moyenne en France de 30 à 50 cents sur la bouteille de vin si les faibles marges habituelles sur le vin d’appellation contrôlée de base veulent demeurer. Les containers indisponibles ont bon dos… pour des fabrications européennes.

Du côté de l’habillement, le prix du coton a augmenté de 47% en un an, contre 43% pour la laine. Coté papier ce n’est guère mieux car là le problème est mondial, car la demande a explosé avec la croissance continue du e-commerce et la reprise économique. La demande au fournisseur qu’est la Chine n’a jamais été aussi importante et le prix de la pâte à papier a bondi de plus de 45% en huit mois. Plus d’usines en France et donc il faudra attendre car la montée du commerce en ligne a provoqué une augmentation considérable des colis et donc du carton et des emballages. Comme il est beaucoup plus rentable de fabriquer ces spécialités que des papiers de base pour l’édition en général (journaux, magazines, livres) des décalages dans les livraisons s’aggravent.

« Pénurie » un mot oublié qui va revenir dans le quotidien alors que nous sommes toujours plus sous l’influence de la publicité dans la société de la surconsommation.

Cet article a 13 commentaires

  1. J.J.

    Pénurie !
    Ça rappelle le bon vieux temps du savon en blanc d’Espagne, du café dit Français à base d’orge grillée, du pain plus que noir, de l’ersatz de chocolat en caséine, des bonbons collants pour les J1 et J2 et autres joyeusetés.

    « en zone rurale dépourvue de commerces répondant aux attentes »
    En zone urbaine pour certains produits on n’est pas mieux lotis et l’on doit recourir avec regret à des commandes sur internet.
    Et même si l’on évite Amazon comme la peste, cette saloperie s’immisce partout : impossible de trouver en ville et dans les alentours (centres commerciaux) le bon joint pour la cocotte minute modèle « has been », mais fonctionnant parfaitement. J’ai donc commandé mon article, livré dans les 72 heures, en évitant soigneusement la marque au sourire de faux cul. Manque de pot ! J’ai bien reçu mon article, mais fourni par Amazon. J’étais « colère « .

    Plus d’usines en France
    Et ça continue. il avait été question de relocaliser pour ne plus être dépendants de l’étranger, c’est sans doute pour ça que l’on ferme les Fonderies du Poitou, la SAM en Aveyron etc. Et la liste risque de s’allonger car c’est moins cher ailleurs parait il.

    Plus d’usines pâte à papier en France : il reste au moins celles de Chassenon (87) et Biganos (33), sont elles les seules, mais est-ce suffisant ?

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à J.J.
      « colère » légitime… ! Tant on n’aime pas être pris pour des ©… Mais éviter cela devient de plus en plus difficile. Courage nous ne sommes pas seuls !

    2. Bernie

      Le coût des salaires est trop important ainsi que le nombre de salariés. Ils ont tranché : diminution des emplois constitution de groupes d’entreprises.

  2. Bernie

    Les usines de pâte à papier ont une odeur à faire fuir les riverains en particulier à biganos.

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à Bernie

      Et cela fait de très longues années que ça dure… !

  3. Philippe Conchou

    pour économiser le PQ vive la douchette…

    1. Bernie

      Bonjour Philippe,
      Imaginez vous il y a 30 000 années. Comment faisaient nos 1ers habitants ?
      A cette époque le PQ n’existait pas et la douchette non plus.

  4. faconjf

    Bonjour,
    mon conseil du jour pour le Black Friday zéro achat = 100% d’économies
    Bonne journée

    1. Bernie

      Et oui nous sommes devenus des esclaves de notre consommation.
      Nous achetons + que nous avons besoin et si nous ne pouvons pas ce sont des prêts à la consommation.

  5. christian grené

    Pénurie. Le mot seul est horrible. Et au féminin! Pourquoi pas le panaris? Mieux encore: Le Pen ahuri(e)

    1. MARTINE+PONTOIZEAU-PUYO

      un peu d’humour, ça fait du bien au moral. Merci Christian

  6. MARTINE PONTOIZEAU-PUYO

    je ne peux te lire que par l’intermédiaire de facebook
    j’aimerai te retrouver sur ma boite mail
    merci

    1. christian grené

      Bonjour et bienvenue sur notre bécane en « roue libre ». Je voudrais tout d’abord te remercier et te dire que notre ami commun connait mon mail comme le fond de mes poches. Je laisse donc à JMD le soin de te le confier.
      Amitiés.

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