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Le logement révélateur dramatique des crises

Certes les difficultés liées à l’inflation, au niveau des dépenses énergétiques et à la situation internationale pèsent sur la situation sociale quotidienne de plus en plus de Français. Sauf à vivre reclus dans un palais du pouvoir ou à ne jamais sortir du triptyque que j’ai mantes fois dénoncé « maison, gazon, télévision » il devient impossible de ne pas voir monter la précarité morale, matérielle et sociale. Il ne s’agit pas d’un raz de marée mais plus certainement d’un lente montée d’eaux troubles s’insinuant partout.

La dislocation des digues que constituaient les protections sociales institutionnelles se poursuit au nom de la nécessité de protéger les principes déjà dépassés d’une croissance réputé salvatrice. L’ignorance généralisée des dangers contenus dans une Loi des Finances 2023 en forme de bombe sociale à retardement laisse encore quelques semaines au pouvoir pour tenter de masquer la réalité d’une situation générale angoissante. La guerre en Ukraine, les terribles menaces poutinesques, les avatars conjugaux révélées à des fins politicardes, des affaires internationales troubles et la champion’s League (et bientôt la coupe du monde) servent d’écrans de fumée permettant de dissimuler les crises.

Les conséquences de mesures strictement idéologiques déconnectées d’un contexte général détérioré et sans aucune anticipation apparaissent lentement mais inexorablement. Lorsque l’on reste au contact des gens que je n’ose pas qualifier d’ordinaires tellement ils ne le sont pas, il est aisé de constater que les attentes sont sans rapport avec les sujets dans l’actualité. Des millions de personnes ne se posent pas la question de savoir comment ils vont se chauffer cet hiver car… attendent par exemple un logement. Les listes s’allongent et désormais ce n’est plus une question de délais mais simplement de disponibilité.

Divers phénomènes aggravent la pénurie. L’augmentation des coûts du foncier raréfié par des mesures de planification de l’urbanisme certes indispensables mais parfois brutales et ne proposant aucune solution concrète devient problématique. Le refus croissant des opérations de construction d’intérêt général au nom de la notion de préservation de son quant-à-soi se généralise. Les surcoûts de la construction liés aux pénuries multiples en matières premières traditionnelles plombent les programmes décidés mais impossibles à sortir dans le carcan du prix au m². Si l’on ajoute les taux d’intérêt des emprunts qui s’envolent on peut annoncer un avenir très sombre. Actuellement ce sont une partie de décisions vieilles de trois, quatre, cinq ans qui sont mises très difficilement en œuvre mais dès la fin de 2023 la situation va vite dégénérer.

La pandémie a eu des conséquences imprévus. Par exemple le nombre des séparations familiales a explosé. En moyenne, on évaluait ce nombre à environ 120 000 divorces par an sur le territoire français, 90 000 devant le juge depuis 2017. Depuis la fin des années 90, il y a eu un bond du nombre de séparations en France tous types d’unions confondus. D’environ 150 000 à la fin du 20ème siècle, nous sommes passés à plus de 260 000 séparations de couples par an ces dernières années.

Quand on y regarde de plus près, on constate qu’environ 46% des mariages se terminent par un divorce et beaucoup plus par une séparation. Il faut donc désormais pour une même famille deux logements identiques pour permettre par exemple les gardes alternées. Pour peu que l’un des ex-conjoints se trouve dans des difficultés particulières (travail, santé, éloignement…) et en plus pour la scolarité des enfants il les faut à une distance acceptable. Résultat les services sociaux sont débordés et dans quelques mois des drames humains naîtront. Rien n’est prévu. On ne parle pas du logement où alors je n’entends pas.

Ah ! Si ! Attendez les premiers froids et les discours sur les SDF ignorés tout le reste de l’année fleuriront!  n va lancer des campagnes de tricotage (Thérèse du père Noël est une ordure aura une nouvelle jeunesse) ou subventionner l’achat de col roulé (c’est plus chic que les passe-montagne de notre enfance) pour amuser la galerie. N’empêche que celles et ceux qui ont de plus en plus de mal à payer leur loyer (ou leur mensualité pour un pavillon neuf) devront trouver des ressources pour dès novembre régler les premières ardoises du chauffage, de carburant et des contrats divers. Et je ne parle pas de janvier ! 

Les choix énergétiques antérieurs se paient par ailleurs cash. Les défaillances dans l’alimentation des stations service n’est pas traitée médiatiquement. La focalisation sur le gaz a éclipsé les difficultés vraiment prévisibles sur le pétrole. Les déclarations rassurantes type méthode Coué ne suffiront pas à masquer les facteurs de risques liés… à une demande croissante conjuguée à un refus d’augmenter la production pour conserver des cours à un niveau élevé. La France reste tétanisée à l’égard de ses fournisseurs du Moyen-Orient et n’a aucune solution définitive possible. Un étau se referme sur les plus précaires d’une société inégalitaire et ce n’est pas nouveau.

Cet article a 9 commentaires

  1. J.J.

    En fait, la cause de cette catastrophe qui risque de nous anéantir et qui de toute façon fera beaucoup de mal(c’est déjà commencé), on refuse obstinément de la voir et de l’évoquer, car ce ne serait pas politiquement correct et conforme à la doxa en vigueur. Alors je n’en dirai pas plus long.

    1. Philippe Conchou

      Mais encore?

      1. J.J.

        Alors je n’en dirai pas plus long, car de toute façon je serai censuré.

        1. Laure Garralaga Lataste

          @ à mon ami J.J.
          Qui oserait te censurer… ! ! ! Impossible…

          1. J.J.

            Détrompe toi, Laure, je suis en état de diffuser des déclarations censurables, et j’ai déjà subi les foudres de la censure.

            « Non, les braves gens n’aiment pas que
            L’on suive une autre route qu’eux… »

  2. Laure Garralaga Lataste

    Le premier paragraphe de ce « Roue Libre » m’inspire… avec cette question : Qui a le pouvoir… et, s’il existe, comment peut-il procéder pour annihiler cette lente montée… ?

  3. Alain. e

    J’ hallucine devant les complications rencontrées pour vendre une simple maison , la bureaucratie française assurément championne du monde …
    Alors , la louer peut être , et bien non au vu des problèmes que ça peut engendrer ..
    Certaines lois me semble tellement débiles , mais ce n’ est que mon ressenti personnel ,je me trompe surement .
    https://www.ladepeche.fr/2022/09/29/logements-squattes-un-guide-disponible-pour-ouvrir-un-squat-et-faire-en-sorte-de-ne-pas-se-faire-expulser-trop-vite-10702847.php
    Cordialement

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à Alain
      Il faut dire qu’à Toulouse… Ils sont très forts… !

    2. J.J.

      Alain .e @mais ce n’ est que mon ressenti personnel , je me trompe surement.

      Hélas non ! Ça dépend sur qui on tombe, mais ça peut devenir facilement une grosse source d’ennuis.

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