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La contestation de la vaccination a des effets secondaires ravageurs

La poliomyélite reste une redoutable maladie que la vaccination avait largement diminué mais qui ressurgit dans les pays du monde où la pauvreté matérielle et intellectuelle sévit de manière tout aussi dangereuse. La pandémie a ralenti les opérations montées par l’Organisation Mondiale de la santé pour juguler une augmentation planétaire des cas. La situation rappelle étrangement celle qui est née de la mise en œuvre des vaccinations contre les virus de la Covid.

Même si les cas de poliomyélite ont chuté de 99,9% depuis 1988, cette maladie reste une urgence de santé publique de portée internationale. Les obstacles persistants qui empêchent de vacciner tous les enfants contre la poliomyélite, conjugués à la pandémie sont responsables de l’augmentation du nombre de cas. L’année dernière, 1.226 cas de poliomyélite, toutes formes confondues, ont été enregistrés, contre 138 en 2018. Ces chiffres sont alarmants car il s’agit d’une progression rapide touchant les enfants.

En 2020, les campagnes dites de porte-à-porte ont été interrompues pendant quatre mois afin de protéger les communautés contre la propagation de la Covid-19 et a mobilisé jusqu’à 30.000 membres de son personnel et plus de 100 millions de dollars de ressources destinées à la lutte contre la poliomyélite afin de soutenir la riposte à la pandémie dans près de 50 pays.

Le Pakistan et l’Afghanistan n’arrivent pas à juguler la transmission rapide du virus « sauvage ». Le premier nommé a appelé au secours les organisations internationales pour organiser une vaste opération sur une semaine avec comme objectif 13 millions d’enfants vaccinés avec les doses orales qui sont plus acceptables, plus rapides et surtout plus discrètes.

Ce progrès considérable est farouchement combattu par les forces obscurantistes des Talibans qui prétendent qu’il s’agit d’une opération pilotée par l’Occident pour stériliser les jeunes musulmans. Cette affirmation complotiste a obligé les autorités pakistanaises a faire escorter les équipes par les forces de police ou par l’armée ! Le mouvement religieux (encore une fois!) terroriste Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP) a assassiné quelques dizaines de personnes en charge de la vaccination.

La théorie du complot fonctionne parfaitement dans les régions les plus arriérées du Pakistan. Cette volonté d’utiliser la vaccination comme un motif d’exercer une violence aveugle a conduit le TTP a organiser un attentat suicide visant des policiers chargé de la protection d’une équipe chargée de vacciner contre la polio dans l’ouest du Pakistan.

Un kamikaze a fait exploser une charge considérable contre un camion de protection  dans la ville de Quetta. Selon le dernier bilan, un policier, une femme et deux enfants ont été tués et parmi les vingt-sept blessés figurent « vingt et un policiers et deux enfants ». Cet attentat dénote le climat actuel dans ces pays dans lesquels monte l’irrationnel et où l’on utilise à des fins terroristes la rumeur, les arguments les plus délirants. La vraie question : en sommes nous protégés ? Doit-on écarter l’hypothèse de faits similaires aux USA, au Brésil et dans quelques autres pays où les complotistes colportent des positions pour le moins dangereuses ?

Comme dans le même temps on apprend qye Twitter Inc a annulé une politique qui visait à lutter contre la désinformation liée au COVID-19 sur la plate-forme de médias sociaux, se prêtant au risque d’une augmentation potentielle des fausses déclarations alors même que les cas augmentent en Chine et dans certaines parties du monde.

Cette décision intervient également dans un contexte d’inquiétudes quant à la capacité de Twitter à lutter contre la désinformation après avoir licencié environ la moitié de son personnel, y compris ceux impliqués dans la modération de contenu, sous le nouveau patron Elon Musk. La décision est tombée : « À compter du 23 novembre 2022, Twitter n’applique plus la politique d’information trompeuse COVID-19 », selon une mise à jour sur sa page de blog.

Une décision dont on mesurera l’impact dans quelques mois. Quelle différence réelle fait-on objectivement entre les positions de QAnon et celles des talibans à part que la violence, n’atteint pas le même niveau. Sommes-nous très éloignés avec la thèse du « grand remplacement » de celle voulant que l’Occident cherche à détruire la société pakistanaise par la vaccination contre une maladie redoutable.  si la maladie n’est pas éradiquée de toute urgence, nous pourrions en effet assister à une recrudescence mondiale des cas de polio et voir arriver jusqu’à 200 000 nouveaux cas par an au cours de la prochaine décennie !

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