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Des nuages menaçants se profilent à l’horizon

De multiples signaux sur l’avenir économique du pays sont au rouge ou clignotent en orange. Le quoi qu’il en coûte a saigné à blanc les finances publiques renforcé par l’obstination coupable des tenants de l’ultra-libéralisme basant leur stratégie sur la croissance. Une croissance qui repose sur la consommation et le principe de l’offre et de la demande couple devant sauver Bercy d’une situation préoccupante. La mascarade du panier anti-inflation vendu comme la panacée pour les foyers étranglés par l’inflation illustre la panique qui s’empare du gouvernement. Appeler au secours la grande distribution constitue une erreur fatale.

Si le système présenté à grand renfort de communication fonctionne un fossé dangereux va se créer entre le commerce de proximité et les grandes surfaces que les familles fréquenteront sous la contrainte de la baisse de leur pouvoir d’achat. Si les chiffres d’affaires des « discount » ne cessent de croître ceux des commerçants ou artisans de petite taille fondent à vue d’œil. C’est un chiffre qui peut paraître surprenant, mais de toute évidence les magasins de discount répondent à une demande bien réelle : face à l’appétence croissante des Français pour la chasse aux bonnes affaires, on voit fleurir partout dans l’Hexagone de nouvelles enseignes de discount.

L’augmentation du nombre de clients en 2022 est impressionnante. Si l’on compare le volume de clients uniques mensuels en décembre 2022 par rapport à celui de janvier 2022, on constate une augmentation de presque 50 % (47%). Cette progression fulgurante s’accompagne naturellement d’une hausse très significative des dépenses : notre index des dépenses dans les enseignes dites de déstockage indique une hausse régulière au fil de l’année, avec, au final, une explosion du chiffre d’affaires en décembre (+82% par rapport à janvier 2022). En fait la mesure va simplement permettre aux distributeurs « normaux » de retrouver une part de cette clientèle.

Les épiceries de proximité dans les villages, les boulangers, les charcutiers-bouchers, les fromagers, les restaurateurs, les producteurs qui font de la vente directe ou ceux qui fréquentent les marchés se retrouveront vite en difficulté. La fameuse concurrence libre et non faussée qui a justifié la trahison du résultat de la consultation sur le traité constitutionnel européen n’a plus aucun sens dans le contexte actuel. C’est même l’État qui organise hypocritement sa disparition pour tenter de sauver les apparences. Les premiers signes de faiblesse des achats de proximité apparaissent et il y aura des défaillances en cascade avant l’été.

Même inquiétude potentielle dans le secteur de l’immobilier ou de la construction. La compensation de l’augmentation des biens vendus a été effacée par la faiblesse des taux d’intérêts des prêts permettant de les acquérir. Le vent tourne et la bulle risque de se dégonfler générant une crise aux conséquences non évaluées. Le nombre de crédits immobiliers signés en février 2023 a diminué de 9,3% par rapport à janvier 2023. Sur un an, le nombre de crédits octroyés a même chuté au total de 48,7%.

La tendance à la baisse sur le marché du crédit immobilier se poursuit donc, alors que les taux continuent quant à eux d’augmenter depuis plus d’un an. Les acheteurs seraient de moins en moins nombreux. L’autre conséquence indirecte à moyen terme ressemblerait à la crise des « subprimes ». En cas de revente de biens immobiliers acquis à prix d’or durant l’embellie la chute du coût des emprunts la dégringolade ne permettrait plus aux emprunteurs de rembourser leur dette. Dans un tel contexte la demande de crédits immobiliers ne cesse de diminuer avec des conséquences que le grand public ne mesure pas.

Par exemple en ayant basé les recettes des départements garants de la solidarité humaine à tous les âges de la vie sur des dotations tirées de la croissance (TVA, taxes sur l’électricité, taxes sur les transactions immobilières…), le libéralisme va les plonger dans une nouvelle impasse financière. Les communes et les intercommunalités qui ne rêvent que de taxes sur le Foncier bâti donc sur les constructions neuves auront les mêmes difficultés d’autant que de toutes parts d’autres difficultés surgissent (artificialisation des sols et pénurie d’eau par exemple).

Était-ce vraiment le moment de lancer une réforme qui fracture encore davantage de pays ?

Cet article a 9 commentaires

  1. christian grené

    Heureusement M’sieur, tous les nuages qui se profilent l’horizon ne sont pas aussi menaçants que vous le dites. Demandez aux agriculteurs! Mais j’ai peut-être rien compris à votre leçon du jour, aussi je retourne au coin. Seul comme M. Aznavour.

  2. Alain . e

    Il suffit de regarder les témoignages des politiques devant la commissions d’ enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté énergétique de la France , pour comprendre le niveau de ces branquignols , et du coup, le triste état de la France d’ aujourd’hui .
    Exception faite de Montebourg et d’ anciens dirigeants et cadres d’ Edf qui parlent juste .
    Des choses intéressantes ici aussi
    https://www.youtube.com/watch?v=QocLTcx0ai8
    https://www.youtube.com/watch?v=e4GWqyTTuCo
    Notre pays est devenu dingue et on sait à qui on le doit au moins .
    Cordialement

    1. J.J.

      « le niveau de ces branquignols « …est le bienvenu pour les aigrefins qui en profitent pour nous mettre dans la mouise.

      L’état actuel de la situation est « justifié » par des circonstances dans lesquelles nous n’avons rien à voir et où la sagesse eut voulu que nous ne nous mêlions point.
      Mais l’occasion était trop belle ! Depuis le temps que toute une bande d’arcandiers n’avait pu mettre à son profit une situation de guerre ! Quelle aubaine !
      Que ne ferait-on pas pour vendre son gaz et son pétrole ! On n’en est pas à une exaction près.
      Même pas besoin d’être marchand de canon ou de Panzer pour faire des affaires sue le dos du Peuple !

      1. facon jf

        @JJ à propos d’arcandiers je note que le sieur et néanmoins député Benjamin Haddad est le porte-parole du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, membre de la commission des Lois mais également de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale.
        Ce brave homme a déclaré à la HATPV avoir reçu de son employeur en 2022 76 400 € de salaires pour 6 mois ce qui fait 12 733 € net par mois. Le tout petit problème, à mes yeux, c’est le fameux employeur Atlantic Council. L’Atlantic Council est un think tank qui a son siège à Washington. Fondé en 1961 dans le but d’encourager la coopération entre les États-Unis et l’Europe. l’Atlantic Council, le très influent think tank néoconservateur proche de l’OTAN, a appelé ( 21 septembre 2022) le gouvernement américain à envisager d’« utiliser des armes nucléaires pour répondre et dissuader toute nouvelle utilisation nucléaire russe en Ukraine ».
        On peut donc compter sur l’ancien directeur Europe d’Atlantic Council Benjamin Haddad député de Paris pour faire avancer pacifiquement le conflit en Ukraine…

        1. J.J.

          Ça peut être une solution au problème : si l’on se met à échanger ce genre de projectiles intercontinentaux, les petites difficultés quotidiennes, de même que les grands maux, seront rapidement et drastiquement éradiqués pour la plus grande partie de l’anthroposphère.

      2. François

        Bonjour @J.J. !
        « …des circonstances dans lesquelles nous n’avons rien à voir et où la sagesse eut voulu que nous ne nous mêlions point. »
        Allons, Cher Monsieur, si le courage fut absent lors du vote, faites-en preuve dans l’écriture ! Comment ces « branquignols » sont-ils arrivés au pouvoir avec leur pseudo-majorité de députés ? Comment seront-ils RECONDUITS dès la prochaine élection? Quand on a connu 39-45, ce qui vous confère un certain Respect, on se doit aussi d’avancer solidement pour les générations futures et ne pas confier leur avenir à des irresponsables, des incapables dans la sauvegarde des créations et acquis de nos Anciens. Sommes-nous au pays des « c’est pas nous …c’est pas nous » ? Bizarre comme peu de personnes se souviennent avoir voter pour ces incapables ! Par manque de choix ? Allons trop grosse la ficelle ! ! Si De Gaulle et quelques solides n’avaient pas relevé la tête, nous marcherions au pas de l’oie ! !
        Il est malheureusement nécessaire de renverser la fourmillière qui dévore plus de réserves qu’elle n’en produit … et n’en stocke !
        Le contexte national et international va nous y contraindre.
        Respectueusement.

        1. J.J.

          …des circonstances dans lesquelles nous n’avons rien à voir et où la sagesse eut voulu que nous ne nous mêlions point. »Ce n’est pas d’élection que je voulais parler mais de politique internationale. Le « Nous » englobait la Nation et « nous » n’y pouvons pas grand chose..

          Quand il y a eu manque de choix, j’ai voté, mais blanc, car je vote TOUJOURS. Je je ne me suis pas laissé aller à écouter les sirènes du « voter contre ». Malgré mon âge, disons, avancé, je ne perds pas encore complétement la boule. J’ai voté une fois pour De Gaulle qui a fait des choses utiles, mais qui aurait dû savoir s’arrêter plu tôt et revenir à une constitution républicaine, quand un « gouvernement de salut public  » n’était plus nécessaire.

          1. François

            Comme vous le savez, par les mathématiques,voter blanc (ou ne pas voter), c’est voter pour le gagnant de l’épreuve: donc vous confirmez ma démonstration!
            … écouter les sirènes du « voter contre », c’est aussi le principe de ne pas apporter une voix à la décadance programmée, prévisible donc inéluctable. Là aussi, les mathématiques ….
            Quant à Feu Charles De Gaulle, il était de ces grands personnages visionnaires dont l’absence se fera longtemps sentir vu la décrépitude grandissante du monde politique .
            Deux ou trois erreurs sont pardonnables ! Qu’il repose en Paix !

  3. facon jf

    Bonjour,
    « C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus. ». Warren Buffet.
    Pour toutes les raisons que vous avez énoncées, on constate que la mer se retire. Le problème c’est que les plus riches auront une armée de domestiques prêts à se mouiller pour cacher avec leur corps l’anatomie dénudée de leurs maîtres.
    Le gouvernement fait tout se qu’il peut pour détourner les regards et pourtant beaucoup s »aperçoivent avec douleur de la réalité des faits. L’inflation est de plus en plus douloureuse et entraîne la remontée des taux. Le taux d’usure passe à 4 % pour les prêts de 20 ans ou plus, dès le mercredi 1er mars et depuis le mois dernier le taux d’usure sur le crédit immobilier est révisé tous les mois.
    C’est donc une bonne nouvelle dans le sens où bien évidemment cela permet aux banques de financer ceux qui veulent vraiment acheter, mais cela ne peut pas masquer la hausse fulgurante des taux qui nous renvoie en 2007, où c’est la dernière fois que nous avons connu des taux en gros à 4 %.
    Ce qui reste « relativement » anecdotique pour les emprunteurs immobiliers devient crucial pour les états notamment Européens. En effet, de janvier 2021 à juin 2022, le taux d’intérêt des (OAT) obligations de l’État français à dix ans est passé de -0,4 % à 2,4%, soit 2,8 points d’augmentation. Pour retrouver une tension identique en si peu de temps, il faut remonter au krach obligataire de 1994, qui s’était notamment traduit par une hausse de ce même taux d’intérêt de 5,6% à 8,4%. Les tensions ont été encore plus fortes en Italie, où le taux d’intérêt à dix ans des obligations d’État est passé de 0,5% en janvier 2021 à 4,2% les 14 et 15 juin 2022. En Grèce, et sur cette même période, celui-ci s’est tendu de 0,6% à 4,7%. Ce jour 7 mars 2023 le taux est arrivé à 3.21 % pour notre pays (+0.81%) et 4.55% pour l’Italie et ce n’est pas fini.
    Le rebond des prix des matières premières et les tensions internationales ne vont malheureusement pas manquer de maintenir l’inflation sur des niveaux proches de 8% et donc très supérieurs à l’objectif d’inflation de 2% de la BCE. Cette dernière sera donc contrainte de resserrer encore fortement ses taux directeurs.
    Selon les experts, le taux d’intérêt de l’OAT dix ans pourrait ainsi très vite atteindre les 4% pour la France. Une telle augmentation freinera encore un peu plus l’investissement des entreprises, mais aussi celui des ménages et, plus globalement, l’ensemble de l’activité économique, qui est déjà bien mal en point.
    Le service de la dette connaît une progression très importante en 2020 il s’élevait à 33,125 Milliards avec les intérêts bancaires et pour 2022 un renchérissement de la charge d’endettement de 10 milliards d’euros dont 6.5 directement imputables à l’inflation. Le cap des 50 milliards sera allègrement franchi en 2023, équivalent à 90,9 % des recettes de l’ impôt sur les sociétés ou 15,2% des recettes totale des impôts perçus en 2023. En comparaison en 2020 année de la Covid avec une baisse de 25,3 milliards par rapport à 2019 le service de la dette représentait 12,9% des recettes totale des impôts perçus en 2020.
    Le grand mamamouchi Bruno – col roulé- Le Maire nous dit que TOUT VA BIEN !! IL FAUT LE CROIRE.

    C’est assurément pour cette raison que l’on va demander, une fois de plus, aux salariés de payer l’addition (non!! pas en impôts) mais en années de travail supplémentaires…

    Bonne journée

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