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L’urbanisation cheval de bataille politicien

Comme le veut la mutation sociétale en cours les prises de position deviennent de plus en plus dictées par deux phénomènes : l’égoïsme d’appropriation et un mépris absolu pour le principe de l’intérêt général qui s’arrête ou commence le sien. Rien d’autre que ce qui concerne ce que l’on pense être un droit personnel acquis dans tous les domaines n’intéresse la plus grande partie de la populations installée dans ses certitudes. Se transformant occasionnellement en défenseur de principes d’ordre général qu’ils méprisent le reste du temps beaucoup s’opposent à ce qu’ils considèrent comme des agressions à leur « bonheur ».

L’exemple le plus frappant se se situe dans le domaine de l’urbanisation : « on construit trop ! » ; « Il y a trop de monde ! » ; « on bétonne à tout va ! »… et bien d’autres critiques virulentes sont formulées sempiternellement par celles et ceux qui sont implantées depuis peu ou longtemps sur une territoire. Nul n’ose affronter ces affirmations péremptoires qui tournent souvent à des votes extrémistes essentiellement liés à une ignorance du contexte. « Je n’ai pas acheté un terrain à la campagne pour me retrouver à la ville » ; «  Je ne veux personne à coté de chez moi ! » ; « les nouveaux venus ne sont que des cas sociaux ! » et le climat devient délétère.

Les plus virulents souhaitent de manière véhémente que l’on interdise ou que l’on prive les autres de ce qu’ils ont obtenu et apprécié : le droit à construire. Ils oublient que nul ne peut bénéficier de cette opportunité si elle n’est pas conforme aux textes, règlement, plans divers qui régissent les constructions. Ces sont plutôt les « contestataires qui parfois ajoutent ou ont engagé des pièces, des constructions annexes, des aménagements en dehors des règles appliquées aux autres. Tout le monde est parfait dans ce domaine comme dans tant d’autres.

L’urbanisation est réglé par un Plan Local d’Urbanisme communal (PLU) ou intercommunal (PLUI) qui normalement traduit la volonté des élus ayant demandé son élaboration. Le maximum d’information sur son élaboration, son évolution, ses modifications reste la base même de ce document. D’ailleurs par expérience plus le dialogue existe entre les édiles et les citoyens, moins les contestations apparaissent. J’ai en mémoire les rencontres citoyennes créonnaises dont celle consacré au SCOT de l’agglomération bordelaise dans la salle de l’espace culturel avec des centaines de personnes ou le questionnaire sollicitant l’avis de la population avant le dernier PLU ainsi que les réunions publiques organisées.

A force de désintéresser de tout ; à force de se contenter d’aboyer quand la caravane est passée ; à force de porter des accusations approximatives ou dénuées de tout fondement à l‘égard des élus locaux les habitants tombent dans le populisme d’impression purement contestataire exploitée par quelques porteuses ou porteurs de rancunes personnelles ou exploiteurs politiciens de ces situations. Qui sait qu’une loi drastique a transformé les principes de l’urbanisation ? Celle de qui depuis le 27 mars 2014 a supprimé purement et simplement le Coefficient d’occupation des sols (COS) afin de favoriser la densification du tissu urbain : cette suppression a impacté les outils tels que le bonus de constructibilité ou le contrôle de division des terrains bâtis.

Les agents immobiliers et les constructeurs le savent eux. Et ils ont su le dire à des milliers de propriétaires qui eux avaient été contraints d’acheter de vastes terrains pour bâtir leur maison. Illico les surfaces disponibles ont été découpées en autant de lots que le permet la loi. Est-ce les maires qui en sont responsables ? Ces vendeurs réalisent au prix du foncier des opérations juteuses et parfois sont les plus violents dans la critique de la densification. La densification doit être soutenue si elle est accompagnée de valeurs sociales fortes liée à la mobilité, la création de services de proximité, de l’amortissement calculée de tous les réseaux et d’une action citoyenne d’explication.

Dans un PLU réfléchi et basé sur une réflexion collective confiante dénuée d’arrière-pensées politicienne il est possible d’expliquer que le plus grave danger pour la nature ce sont l’étalement des constructions sur des territoires sans services et bientôt la raréfaction des zones constructibles dans une période où se prépare une crise forte du logement !  Les prix de vente ne cessent de progresser rendant l’accession à la propriété réservée à un niveau de revenus très élevé.

Comme dans le même temps les oppositions à la construction d’un habitat locatif accessible à tout le monde (1) se font véhémentes et irrationnelles on se dirige vers des difficultés colossales. C’est un fond de commerce électoral reposant sur le principe que sa situation personnelle passe avant toute considération d’ordre général ! Le vrai courage politique réside désormais réside dans la capacité que l’on a à affronter ce constat !

(1) bien que n’étant plus élu je suis sollicité en moyenne de deux demandes de logement par semaine…

Cet article a 11 commentaires

  1. J.J.

    Le quartier où je réside, qui porte le nom de Ma Campagne, est situé sur un vaste plateau calcaire assez désertique, où depuis quelques décennies une urbanisation intense s’est développée, avec la création de lycées techniques, écoles, collège , commerces, bref une petite ville. c’est devenu la ville à la campagne : dix minutes de marche et l’on est dans les bois ou les buissons. À l’origine, ces terre assez maigres furent plantées de vigne avant le phylloxéra, puis servirent de pâturages à un bétail clairsemé, avec une très petite quantité de terres arables.
    Il reste encore de vastes zones de broussailles et d’une végétation assez maigre mais verdoyante(colonisées par les renards et autres prédateurs, et visitée par les sangliers). Mais l’urbanisation qui gagne, grignote et se densifie se fait surtout toutefois le long des voies de communication. Une partie du plateau a été classée en deux « znief » pour protéger sa faune et sa flore quasi méditerranéenne. Apparemment jusqu’à présent tout a l’air de bien se passer.
    Ce qui pose problème pour certains , par contre c’est la vallée, ancienne zone maraichère, qui fait l’objet à bon droit d’un PLU interdisant toute nouvelle construction (il y en a très peu) dans le même but de protection des espacés naturels et de leurs hôtes. Seuls parcs et jardins sont autorisé, ce qui fait le désespoir des petits malins qui ont investi dans des terrains qu’ils jugeaient constructibles, maintenant gelés, et d’ailleurs inaccessibles sans la création de voies de communication. Il semble que les pouvoirs publics ont l’intention, qui a déjà un peu pris forme, de transformer toute cette zone en une sorte de poumon vert et de zone de promenade.

    Je ne suis pas toujours d’accord avec notre politique municipale, mais j’estime que dans ce domaine nos élus agissent avec sagesse.

  2. facon jf

    Bonjour,
    « Qui sait qu’une loi drastique a transformé les principes de l’urbanisation ? Celle de qui depuis le 27 mars 2014 a supprimé purement et simplement le Coefficient d’occupation des sols (COS) afin de favoriser la densification du tissu urbain : cette suppression a impacté les outils tels que le bonus de constructibilité ou le contrôle de division des terrains bâtis. »
    Une simplification extrême qui conduit à boucher les dents creuses comme le disait un ami maire d’une commune périphérique de ville.
    La difficulté principale ce n’est pas la proximité, le problème c’est l’eau. L’eau potable pour commencer, des réseaux délaissés depuis des années par des concessionnaires ne pensant QUE en termes de rentabilité. Suit immédiatement derrière l’assainissement avec des réseaux d’égouts saturés et des stations d’épurations qui débordent. Par ailleurs, la ressource vient aussi à manquer, faute d »avoir négligé les interconnexions pour des raisons de pré carré à préserver motif principal d’une corruption visible à qui sait observer. Le pluvial est aussi un problème récurrent aussi vieux que la création originelle des villes, villages et hameaux. Nos anciens ont de tous temps créé les habitats à proximité des cours d’eau donc dans les dépressions de terrain là où l’eau se trouve.
    La densification de l’habitat entraîne l’imperméabilisation des sols qui entraîne immanquablement les inondations que le réseau pluvial, trop souvent enfoui ou comblé à la faveur des constructions, ne peut plus évacuer.
    Rien que les problèmes de l’eau nécessitent des investissements colossaux que les sociétés immobilières évitent méthodiquement pour favoriser leurs profits. Le principe privatiser les bénéfices et mutualiser les investissements tourne à fond. Tout est bon pour aller dans ce sens y compris la corruption, directe et indirecte, des décideurs et des acteurs du BTP.
    J’ai pris volontairement la loupe pour zoomer sur l’eau en raison du battage merdiatique et (p)résidentiel qui devrait permettre à ce dernier « d’enjamber » le fossé des retraites.

    Beaucoup d’eau va couler sous les ponts avant que les solutions ruissellent naturellement. En attendant les bénéfices de cette politique qui tombe du ciel, à la plus grande joie des investisseurs, il nous reste à subir le torrent de dégradations environnementales, sociales et financières qui inondent les collectivités.

    Bonne journée

    1. PC

      On ne voit pas bien le rapport avec l’urbanisme, d’autant que ce texte était mieux adapté à Sarkozy

      1. J.J.

        PC @ Aucun rapport en effet, ce lien étant adressé à jr facon, simplement le résultat de ma revue de presse quotidienne, le hors sujet et le complotisme étant les deux mamelles de mon inspiration.

        1. facon jf

          pour mon ami complotiste @ JJ cet extrait
          « La situation présente qui semble calme à qui ne pense pas, est violente ; qu’on ne s’y méprenne point. Quand la moralité publique s’éclipse, il se fait dans l’ordre social une ombre qui épouvante. Toutes les garanties s’en vont, tous les points d’appuis s’évanouissent. Désormais il n’y a pas en France un tribunal, pas une cour, pas un juge qui puisse rendre la justice et prononcer une peine, à propos de quoi que ce soit, au nom de quoi que ce soit. Qu’on traduise devant les assises un malfaiteur quelconque, le voleur dira aux juges : le chef de l’État a volé(…) l’homme juste, voilant sa face en présence de cet abaissement universel, se réfugierait dans l’immensité du mépris.  »

          Victor-Hugo. Napoléon le-petit. page 12

          Le contexte historique, le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon, en dictateur, fait un coup d’état, il édicte 6 décrets autoritaires pour conserver le pouvoir, parjure son serment, et dissout l’assemblée nationale. Victor Hugo participe d’abord à l’organisation d’une résistance. Paris outragé élève des barricades. Que fera Louis Bonaparte ? le 4 décembre, c’est la nuit des longs couteaux, la nuit de cristal, sauf que c’est l’après-midi : « Qu’on exécute mes ordres ! »
          « Subitement, comme nous venons de le dire, la cavalerie, l’infanterie, l’artillerie, firent front à la foule massée sur les trottoirs, et sans qu’on pût deviner pourquoi, brusquement, sans motif, « sans sommation », comme l’avaient déclaré les infâmes affiches du matin, du Gymnase jusqu’aux Bains chinois, c’est à dire dans toute la longueur du boulevard le plus riche, le plus vivant et le plus joyeux de Paris, une tuerie commença. »
          Victor Hugo s’exile en Belgique d’où il écrira ce livre, en un mois ! Victor Hugo compose le plus éclatant pamphlet politique de toute l’histoire. « Je n’ai pas l’intention de faire un livre », écrivait-il alors, « je pousse un cri. »
          Et c’est toujours hors sujet avec mes excuses.

  3. ROCHER

    Je voudrai conforter le commentaire précédent de Macon JF sur la prise en charge des réseaux d’eaux potables et usées avec un exemple qui chatouillera, je l’espère la science de notre ami Jean Marie Darmian. Un commentaire sur notre (indispensable) lycée en construction serait trop long, je vais viser l’usine de maroquinerie de Loupes qui nous apportera des emplois bienvenus.
    Cette usine ne produisant pas d’eaux industrielles, toutes ses eaux usées étant des eaux domestiques vont être envoyées dans le réseau collectif de la commune. Elles doivent être estimées en équivalents Habitants, un EH représentant un volume de 150 litres. Sachant qu’une personne travaillant dans un atelier est comptée pour 1⁄2 EH et que la préparation d’un repas représente 1⁄4 EH (cf. Wikipédia), les eaux usées d’une journée correspondent à (300/2) + (600/4) = 300 EH par jour.
    Cependant, le système de traitement des eaux usées de LOUPES n’est pas dimensionné en conséquence puisque l’arrêté préfectoral du 5 septembre 2022* ne prévoit qu’une extension de sa capacité de 400 à 800 EH. Or, la population locale de 884 habitants (en 2020, cf. Wikipédia) dépassait déjà à cette date de 10% la capacité totale de traitement de ce système qui n’est donc absolument pas en mesure d’accepter 300 EH supplémentaires provenant de cette usine.
    Bonne Journée

  4. Alain.e

    La politique du logement catastrophique de notre pays , à qui la faute ?
    Technocrates , politiques , entrepreneurs , banques et particuliers tous responsable …
    J’ hérite d’ une maison des années 70 , rien aux normes globalement .
    10000 euros pour refaire un assainissement en règle , avec prise de tête administrative évidemment , entre les intervenants , entrepreneur , département , société des eaux et proprio ….
    il faudrait donc aussi refaire , électricité , isolation , mode de chauffage , etc…
    Solution , vendre ou louer , louer impossible , rénover très cher , donc vendre au rabais , mais taux crédits élevés pour éventuelles acheteurs .
    Heureusement , l’ état est la pour toujours compliqué un peu plus les choses .
    Résultat , on va se retrouver avec un parc de logements énormes vides et impossibles à louer alors que des gens couchent dehors , dans leurs voitures , etc…
    ajouter le scandale des DPE , sans compter le manque d’ artisans pour les travaux ,ou les artisans véreux et tout va très bien madame la marquise .
    Cordialement .

    https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/la-polemique/nicolas-doze-apres-le-dpe-voici-l-audit-energetique-du-logement-31-03_VN-202303310318.html

    1. facon jf

      @ Alain E « La rénovation énergétique des bâtiments comme l’écologie actuelle, sont avant tout des fadaises qui se rapprochent plus de la propagande comme la nouvelle météo du climat de France 2 qui vise à créer des générations d’anxieux climatiques. »
      https://insolentiae.com/la-tres-contestatble-renovation-energetique-des-batiments-doit-etre-contestee/

      Faire peur avec le changement climatique, l’alibi majeur d’une politique destinée à punir les plus pauvres que l’on contraint à payer les cadeaux aux plus riches !
      Les ZFE ( Zones de Favoritisme et d’Exclusion ) en sont l(illustration parfaite des lois rédigées par les bobos pour les bobos …

      Paul Sugy ( journaliste au Figaro ): « Cette fois-ci, on y est, ces métropoles, ces grandes agglomérations, sont devenues peu à peu des forteresses où les bourgeois se calfeutrent. Alors, je parle du bourgeois au sens étymologique, les habitants des bourgs, par opposition aux gueux, aux culs-terreux. En fait, ces ZFE, donc ces zones de favoritisme et d’exclusion, c’est l’écologie façon Médor, celle qui ne se soucie pas de l’environnement au sens large mais de son petit environnement à soi et qui p*sse sur la haie en levant la patte pour mieux marquer son territoire. Parce qu’on va dire les choses une fois pour toutes, qui est-ce qui possède des voitures avec des vignettes Crit-air 4, Crit’air 5 ? Bah ce sont les pauvres. Plus de la moitié des ménages précaires en France possèdent une voiture avec un Crit’air 3, 4 ou 5. Ce seront eux qui seront exclus évidemment de ces fameuses ZFE. »

      1. J.J.

        faconjf @ « la nouvelle météo du climat de France 2 »
        Je ne la regarde plus, j’enregistre celle de la Une, n’ayant pas toujours terminé à temps mes agapes vespérales, pour ne pas avoir à me taper les pub après JT.
        Au pire, je regarde le lendemain par la fenêtre.

        Il y a en effet une jolie lurette que je ne prends (et que je pense pas avoir jamais pris) plus au sérieux toutes les carabistouilles culpabilisantes débitées à propos de la soi disant écologie.
        Faites ce que je dis…

  5. Jouvet Fabienne

    Nous vivons dans un monde ou l’argent est roi, et ou, de fait (car un TOIT est un DROIT) beaucoup se retrouvent privé de ce droit élémentaire, quand on a un petit budget, qu’on est un « précaire » vivant sous le seuil de pauvreté, la planche (…le mur..) de salut serait le HLM, mais voilà, plus de trois ans d’attente pour enfin se voir proposer un appartement… le secteur privé… il faut justifier d’un revenu 3X supérieur au montant du loyer….qu’importe si vos droit à l’APL en couvre la moitié…ça ne rentre pas en ligne de compte… et sans celà pour le proprio, pas d’assurance loyer impayé…bref vous n’êtes pas un bon candidat… je vous parle des « sans papier »…. du nombre effrayant d’enfant qui subissent la rue?…. Au fait si vous avez un lieu à proposer, même à retaper, ou juste pour le conserver en bon état… Je connais une association qui arrive à faire « des miracles »…. la vérité??…il sont de moins en moins nombreux, car les demandes explosent…. alors oui, le fait d’être bien au chaud, et en sécurité chez soit, ne devrait pas nous faire oublier les autres…..tout les autres… Jean-Marie, tu relais si il y a des propositions?…. en Gironde, ligne de Citram ou gare à proximité… famille avec enfants (la scolarisation est une obligation, elle est de part la loi, inconditionnelle)

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