Rien de neuf sous le soleil d’avril… et avant celui du 1° mai il risque bien ne pas y en avoir. Plus rien ne se passera. Le pensionnaire de l’Élysée a effectué sa déclaration et quoi qu’il advienne il ne reviendra plus avant l’anniversaire de la prise de la Bastille dans une centaine de jours. Il laisse le soin à la Première des Ministres de se dépatouiller avec son mot fétiche qui servirait de clé pour ouvrir les esprits : réforme. Il n’a que cette promesse à la bouche : il est réformateur et il faut que ça se sache. Pour qui ? Avec qui ? Comment ? Nul ne le sait vraiment car l’essentiel repose dans l’intention.

Une telle déconnexion avec la réalité relève du livre des records. S’il est une intention impopulaire depuis quelques mois c’est bien celle de réformer. Chats échaudés craignent l’eau froide et donc il est inimaginable qu’un consensus naisse d’ici le 14 juillet. La première étape destinée à rassurer les marchés financiers a laissé une blessure qui n’est pas prête de se refermer. Le contraste entre une Bourse de Paris triomphante et les difficultés de celles et ceux qui affrontent l’addition aux caisses des supermarchés ne semble choquer personne. Toutes les réformes annoncées n’effaceront pas cette réalité symbolisant le pire des maux de ce monde.

La minorité restera probablement encore toujours celle qui siège à l’Assemblée nationale et à moins que la tentation du suicide envahisse l’esprit des LR il n’y a pas de renfort suffisant à attendre de leur part. Rien n’a été réglé dans ce parti en chute libre. Le silence actuel vis à vis des frondeurs traduit simplement que l’on compte sur le temps pour que le pardon soit accordé. Dans le fond ce sont eux qui risquent le moins sur le terrain tant les autres sont éclaboussés par la déconfiture du camp présidentiel.

Réforme ? L’immigration arrive à point nommé pour espérer réaliser une racolage bienfaiteur sa droite. La réussite de ce pari est on ne peut plus improbable malgré la main tendue vers les extrêmes sur le thème des frontières poreuses. Comment croire que la Marine laissera l’exploitation d’un texte auquel elle aurait apporté son soutien à ceux qui prétendent symboliser la Renaissance ? Et d’ailleurs quelle sera l’attitude de ce groupe secoué par l’épisode des retraites s’il découvre un nouveau virage à droite difficile à assumer ? Le cynisme est total. L’échec de l’attributaire de l’hôtel de Matignon et de son Ministre de l’intérieur autoriserait une grande lessive qui a été impossible puisque la technique du 49-3 a fonctionné.

Les « réformés » risquent bel et bien d’être les prétendants au trône de monarque républicain sauf celui qui a un havre de paix bien éloigné de tout ça. Il a entamé une course de langue de bois avec la Marine qui le surveille du coin de l’œil. Les deux ont un programme commun : pour l’un soutenir la minorité sans trop se mouiller et pour l’autre clamer son appui à la contestation sans y participer autrement que par des mots bien choisis. Après le 1° mai la France sera réellement un bateau ivre lesté d’une dette monumentale, sans cap et sans autre boussole que celle d’une vague parole présidentielle gonflée de certitudes et de mépris.

Dans tous les cas il y a une réforme qui n’aura pas lieu. Le « régent » pour quatre ans ne changera rien à sa manière de penser et d’agir. Moins arrogant. Un zeste plus compréhensif. Mais un parfait connaisseur de Raymond Devos qui expliquait « quand j’ai tort, j’ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes torts ! ».

Il faut déjà envisager que le 14 juillet la responsabilité de la chienlit ou de la non-avancée des géniales propositions gouvernementales soient imputables aux autres qui ne comprennent pas la hauteur de sa pensée. «la foule» de manifestants opposés ses n’avait «pas de légitimité» face «au peuple qui s’exprime à travers ses élus» ou plus exactement « ne s’est pas exprimé à travers un vote de ses élus ».

La réforme a un visage. La ministre de l’économie sociale et solidaire affiche une insolente réussite en matière économique.  le directeur du magazine Play Boy au lourd passé sexiste  (et dont beaucoup ignoraient encore l’existence en France) s’est réjoui auprès de France-info des ventes du dernier numéro, celui mettant en scène la Ministre  en couverture. Il indique que les 100 000 exemplaires du mensuel se sont quasiment tous vendus en l’espace de seulement trois heures après leur arrivée dans les kiosques il y a quinze jours. Le magazine de charme a donc décidé de remettre en vente 60 000  exemplaires supplémentaires jeudi alors que la vente ne dépasse jamais 30 000 ! Si ça c’est pas une reforme réussie de la communication gouvernementale je n’y connais rien !

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