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L’annonce faite aux gogos qui seront baissés

Le 1° juin prochain, à 18 h 30 dans le cadre des engagements de Gironde citoyenne je me rendrai à Saint-Vivien de Médoc pour évoquer le th »me : « Sommes nous toujours des citoyens ou sommes nous devenus des consommateurs ? » Avoir envie de convaincre, de sortir des poncifs du quotidien, de combattre la déshérence des idées, redonner sa valeur au débat et aux échanges constituent désormais l’essentiel des actes militants que l’on doit accomplir. Face au rouleau compresseur de la propagande même pas dissimulée et propulsée par des télés donnant l’illusion qu’elles font de l’information. Hier soir par exemple les sous-titres furent vite dithyrambiques puisque le Président à la recherche d’un popularité ayant battu en retraite a annoncé « deux milliards de baisse d’impôts pour les classes moyennes »

Aussitôt les fameuses personnes choisies au hasard fait bien les choses sur les trottoirs ont affiché un extase politique ayant jusque-là battu en retraite. C’est l’illustration de ce qu’est devenue une opinion dominante manipulée par une avalanche d’effets d’annonce qu’elle ne décode pas. Il manque en effet un élément d’analyse qui bien entendu ne sera pas commenté par les invités des plateaux où l’on vient faire du commentaire alimentaire. Ne rêvez pas consommateurs de ce type de promotion pour tête de gondole du supermarché de la supercherie. Les fameux deux milliards (comme tous les autres depuis un mois) ne seront atteints que dans… quatre ans (2027). 

Comme on peut espérer que jusqu’en 2027 les salaires auront augmenté (ou alors la situation risque de devenir explosive) les contributions à la vie collective seront annulés et le « cadeau » sera totalement effacé. Encore une fois, il me faut rappeler que l’État ne vit pas des impôts directs mais de plus de 200 taxes prélevées en pourcentage sur la consommation quotidienne. Pas un seul acte ou produit n’échappe à une taxe inodore, incolore et sans saveur. Annoncer que d’ici 2027 les classes moyennes économiseront 2 milliards soit 5 millions d’euros par an pour 12 millions de foyers fiscaux. Dommage que personne n’ait fait le calcul car à l’arrivée en moyenne c’est une baisse annuelle de 30€  par foyer payant des impôts sur le revenu qui a été annoncée. La TVA a rapporté 26 milliards supplémentaires en deux ans prélevée en partie sur ces mêmes contribuables.

En fait c’est surtout une nouvelle atteinte au principe républicain voulant que la citoyenneté soit la contribution à la vie collective. Les sociologues évoque le consentement à l’impôt, comme pour un mariage. Ça veut dire que les Français acceptent de payer une somme sur leurs revenus (et le vrai problème est là car ce terme touche essentiellement les salariés) pour la collectivité, pour le vivre ensemble, pour qu’il y ait des services publics, des infrastructures, des équipements collectifs… Dans l’imaginaire français, on est citoyen en votant et en payant des impôts. Donc, quand vous sortez la majorité des Français de l’impôt sur le revenu, vous déséquilibrez le système et vous créez des inégalités visibles, voire des oppositions cristallisées. 

C’est déjà le cas au niveau communal. Dans une commune seuls les propriétaires contribuent à la vie sociale et les services qu’elle propose puisque les locataires ont été exonérés de leur participation via l’exonération de la taxe d’habitation. Une atteinte grave à l’égard de l’équité citoyenne. Bien plus que sa dimension financière l’annonce faite au bon peuple crédule constitue une un renforcement de cette sensation que le système fiscal vacille. En fait la rencontre débat du 1° juin tournera autour de cette situation particulière qui évolue vers une « décitoyennisation » calculée.

Un autre constat s’impose : quand il y a moins de contribuables, il y a forcément moins de rentrées fiscales pour l’État. Les services publics se dégradent, la dette ne cesse d’augmenter pour financer le fonctionnement d’un État ne tablant que sur la croissance qui rapporterait davantage de taxes. Une seule solution s’offre à lui : reporter le financement des besoins essentiels par la fiscalité locale (voir ci-dessus) et faire le beau en affirmant que lui est économe, bon gestionnaire et généreux alors que ces « cons » d’élus locaux sont des dépensiers invétérés.

Je condamne fermement cette annonce. J’accepte de payer des impôts sur mes revenus contrôlés et je ne demande une seule chose : l’équité du traitement citoyen. Que l’on supprime toutes les niches fiscales profitant aux plus nantis, que l’on finance les responsabilités régaliennes de l’État non pas en diminuant le nombre de contribuables mais en exigeant une participation plancher de tous les foyers et une plus élevée de ceux qui ne vivent pas d’une pension un soutien social ou d’un salaire. La République a un énorme besoin d’actes fédérateurs et l’impôt en est un qui est inexorablement détruit. Elle est sacrifiée sur l’autel de la cote de popularité. 

Cet article a 6 commentaires

  1. J.J.

    Pour revenir et illustrer le sujet d’hier, cette citation (traduction approximative), de Bertrand Russel, prix Nobel de littérature 1950 :
    « L’homme est un animal crédule, il a besoin de croire et, à défaut de fondements solides à sa croyance, il se contentera de fondements bancals. »

  2. facon jf

    Bonjour,
    L’ancien banquier d’affaires de Rothschild, entré au gouvernement en août 2014 après avoir occupé pendant deux ans le poste de secrétaire général adjoint de l’Élysée, n’était jusque-là pas assujetti à l’ISF, payé par les ménages disposant d’un patrimoine supérieur à 1,3 million d’euros. Mais « les vérifications entreprises » après son arrivée à Bercy, dans le cadre des mesures de transparence mises en place après l’affaire Cahuzac , ont conduit le fisc à réévaluer son patrimoine, lui faisant « franchir le seuil de l’ISF », écrit Mediapart.

    Le ministre « a finalement admis qu’il devait payer l’ISF et déposé une déclaration rectificative pour les années 2013 et 2014 », poursuit le journal, qui précise que le rattrapage devrait « rester inférieur à 10.000 euros, intérêts ou pénalités compris ».
    Comment rester politiquement correct sans dire le mot  » suspicieux » vis à vis du locataire en CDD de l’Élysée ?
    Ça n’est pas du meilleur effet. Vingt-et-un membres du gouvernement sur 35 ont eu droit à un redressement fiscal en 2018. C’est ce que relève, Le Canard enchaîné qui cite le rapport de la Haute autorité pour la transparence de la vie politique (HATVP). Et pas des petits redressements : 10.788 euros de moyenne pour les rappels, presque 12.000 euros pour les pénalités, de retard ou autre.
    Comment rester politiquement correct sans dire le mot « exemplarité » vis à vis de l’élite politique du pays ?
    Ce préambule étant posé revenons à l’impôt sur le revenu créé en 1914, après des années de refus du Sénat, et uniquement devant l’imminence de la guerre. Il rapportait avant la crise de 2008 une cinquantaine de milliards d’euros par an, soit 15 à 20 % des ressources de l’État. Selon l’INSEE en 2022 les ressources de l’état en 2022 se décomposent ainsi.
    Impôt sur le revenu 23.8% 82 Md€, TVA 37.9% 98 Md€, impôt sur les sociétés 18.9% 40 Md€, autres contributions fiscales 19.5% 49Md€ et aussi TICPE 6% 18 Md€, sans oublier 6% de non fiscal 20 Md€ avec le fond de concours 2% à 6Md€
    Total des recettes 293 Md€ .
    Et pour les dépenses 455 Md€
    le déficit est donc de 162 Md€ voila pour 2022 !
    Le projet de loi de finances pour 2023 a été présenté le 26 septembre 2022 en Conseil des ministres. Le besoin prévisionnel de financement de l’État atteindra 305,5 milliards d’euros, du fait principalement d’un déficit budgétaire de 158,5 milliards d’euros, en baisse de 14,1 milliards d’euros par rapport au déficit révisé pour 2022, et de 151,6 milliards d’euros d’amortissement de dette à moyen et long terme venant à échéance en 2023, en hausse de 10,8 milliards d’euros par rapport à la loi de finances rectificative. (LFR).
    Donc le Mozart de l’économie continue de nous enfoncer dans la dette et ce n’est pas fini le service de la dette (les intérêts à payer aux banksters) augmente en raison de la hausse des taux résultant de l’inflation. Depuis le début de l’année 2022, le taux moyen pondéré sur les émissions de dette d’État à moyen et long terme ressort sur les trois premiers trimestres de l’année à 1,18 %, à comparer à un taux de -0,05 % en 2021 et des moyennes de 1,26 % sur la période 2009-2020 et de 4,15 % sur la période 1998-2008.
    source https://www.aft.gouv.fr/fr/budget-etat
    TOUT VA TRÈS BIEN, TOUT VA TRÈS BIEN !
    Dans une lettre ouverte publiée au cœur du sommet virtuel de Davos en février 2022, dominé par les entreprises, 102 riches particuliers – dont des personnalités aussi éminentes que l’héritière Disney, Abigail Disney, et le spécialiste du capital-risque Nick Hanauer – avertissent que « l’histoire donne une image assez sombre de ce à quoi ressemble la fin de partie des sociétés extrêmement inégales. »

    « Pour notre bien-être à tous, riches et pauvres, il est temps de faire face aux inégalités et de choisir de taxer les riches », peut-on lire dans la lettre. « Montrez aux peuples du monde que vous méritez leur confiance. »

    Bof!! c’est resté lettre morte pour nos grands mamamouchis qui préfèrent faire des chèques sans provisions pour éviter les fourches que de prendre l’argent là où il se trouve.
    Pour la confiance repassez plus tard votre chemise sera prête.

    Bonne journée

    1. J.J.

      « Pour la confiance repassez plus tard votre chemise sera prête. »
      Déjà entendu cette expresso, ma grand mère disait « Vous repasserez demain, vos culottes s’ront prêtes ».
      Avez vous vu mon complément d’information ajouté à votre commentaire d’hier ? Je l’avais validé vers 18 heures, mais curieusement s’est affiché le message : « Votre commentaire est en cours de validation », laquelle validation n’a probablement eu lieu de tard dans la nuit. « Mystère et boule de gomme »(autre expression héritée de mes aïeux ).
      Bonne journée

      1. facon jf

        @JJ oui tout à fait c’est le site qui soumet à validation dès qu’il y a plus de 2 liens dans le message c’est la raison pour laquelle je ne mets qu’un seul lien par message si je veux une parution plus rapide et pour éviter à JMD de valider trop souvent. De ce fait mes sources sont souvent occultées merci de bien vouloir m’en excuser.
        Cordialement JF

      2. facon jf

        @JJ je pensais bien en mentionnant les origines Juives de l’acteur/Président de Kiev que certains lecteurs lisant entre les lignes ne manqueraient pas de souligner les trop nombreuses contradictions de sa personne.
        En toute complicité de Verschwörung ( conspiration)

        « A bas la guerre  » ouvrage de Jean Jaurès mort le 31 juillet 1914 victime du combat qu’il menait contre la guerre et pour l’instauration d’une paix durable. Assassiné avant d’avoir donné toute la mesure de son engagement.

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